La République du Bénin a fêté, en grande pompe, le 1er août 2022, le 62ème anniversaire de son accession à l’indépendance. La fastueuse célébration a été à l’image de la réussite du pays et de l’unité nationale désormais activée pour la suite du mandat de Patrice Talon. Depuis lors, les bons commentaires ne cessent de s’enchainer. A côté de cette convivialité fraternelle, l’exhibition militaire et paramilitaire a laissé dans l’esprit des Béninois le sentiment que le pays regorge de potentialités pour pousser dans l’abîme du malheur, les assaillants de toutes catégories. Mais le revers de la médaille est que ces hommes sans foi ni loi vont vouloir tester pratiquement la capacité démontrée le lundi dernier, sauf erreur, même si l’on n’aurait pas voulu. C’est leur stratégie. Pour cela, les ambiances de la festivité doivent céder place à la vigilance.
Les lampions du 62ème anniversaire du Bénin éteints, il faut en chanter le requiem pour affronter le défi sécuritaire qui attend : la menace du terrorisme. S’il est indiscutable que le thème de la célébration a fait fixation sur ce fléau contemporain qui tente vaille que vaille de s’installer dans le Nord du pays, il faut rapidement que les troupes se mobilisent pour ne pas avoir à subir la surprise désagréable de ces assaillants qui ont déjà fait perdre la vie aux compatriotes béninois.
« Les forces de défense et de sécurité en synergie contre le terrorisme », a été le thème choisi pour la célébration de la fête nationale. Déjà, le dimanche 31 juillet 2022 sur la télévision nationale, le porte-parole des Forces armées béninoises, Didier Ahouanvoédo, a dit que ce thème a été choisi en rapport à l’attaque du Nord Bénin dans la nuit du 1er au 2 décembre 2021 par des individus armés. « Qu’il vous souvienne que dans la nuit du 1er au 2 décembre 2021, des individus armés non identifiés ont attaqué nos positions dans le septentrion du pays. Le bilan faisait état de deux morts de notre côté et du côté adverse deux avec des blessés qu’ils ont exfiltrés. Face à cette situation, nous avons déclenché l’opération baptisée « Mirador » pour faire un effort en vue de contenir les attaques djihadistes à leur plus bas niveau en adoptant une approche globale basée sur la prévention et l’anticipation. Malgré les pertes en vies humaines enregistrées et les matériels perdus, les Forces de défense et de sécurité, sans esprit de recul et avec bravoure, sont en train de conduire cette mission à long terme », a-t-il expliqué.
Tous les Béninois appelés à la promptitude
Des mots d’espoir et de détermination qui doivent traverser tous les Béninois quelle qu’en soit la couche. Militaires ou civils, la fête est passée, il faut tourner le regard vers l’avenir, en observant les règles. Ce qui est évident, en matière d’équipement, il y a l’interopérabilité entre les Forces armées béninoises. « La Police républicaine sait qu’en matière de communication et de commandement, lorsqu’il y a une situation de crise quelque part, que les deux composantes puissent travailler la main dans la main pour juguler cette crise», a-t-il laissé entendre. Tout compte fait, le Bénin ne subira pas le sort de l’Algérie qui, durant plus de trois décennies, a mis en discrétion son arsenal militaire à cause de l’engagement de l’armée dans la lutte contre le terrorisme. Pendant ces moments, le défilé se déroulait habituellement dans les casernes. Ce n’est que le 5 juillet 2022 que le défilé public a été de retour depuis 1989.
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