« La sécurité nationale et le développement : collaboration civilo-militaire pour la sécurité et le développement durable ». C’est le thème développé au personnel militaire et civil de l’Assemblée nationale le lundi 23 juin 2025 au Palais des gouverneurs à Porto-Novo par le médecin-capitaine Lionel Yetongnon, chef du centre médico-social de l’Assemblée nationale. C’était à l’occasion de la traditionnelle cérémonie des couleurs instituée par le président Louis Vlavonou et au cours de laquelle une communication est présentée pour aiguiser la conscience professionnelle et citoyenne du personnel parlementaire.
Il a été question pour le communicateur par cet exercice, de traiter le développement durable en tant qu’objectif global, puis de défendre la nécessité d’une synergie d’action civilo-militaire pour un développement durable. Mais avant, Dr Lionel Yetongnon a procédé à une clarification conceptuelle des notions de « sécurité nationale » et du « développement durable ».
Pour lui, la sécurité nationale se définit comme l’absence de conflits, de dangers ou de risque sur un territoire défini, dirigé par une autorité souveraine. « Elle englobe les moyens mis en œuvre pour préserver la souveraineté et garantir la stabilité sociale, politique et économique d’un pays. Elle ne se limite pas à la protection contre les menaces extérieures », a-t-il ajouté. Quant au développement durable, selon lui, il vise à répondre aux besoins d’aujourd’hui sans compromettre ceux des générations futures. « Il repose sur des piliers clés : l’éducation, la santé, l’environnement, l’économie locale, et la gouvernance. » a-t-il complété.
Objectif global
À ce niveau, le communicateur a indiqué que le développement durable concerne l’avenir de la nation, en particulier celui des jeunes générations. Mais ce que l’on ignore souvent, a-t-il informé, c’est l’implication croissante de l’armée dans le développement.
Que font les militaires pour la nation ? A cette réponse, Dr Lionel Yetongnon a répondu : « La sécurité, c’est d’abord ce qui nous permet de vivre tranquilles chez nous, de travailler sans peur, d’envoyer nos enfants à l’école en toute confiance. Sans sécurité, rien ne peut avancer : ni les écoles, ni les marchés, ni les hôpitaux. Les Forces armées, de diverses manières, s’impliquent dans le développement durable que ce soit sur le plan économique, social et environnemental à travers la sécurisation de la population et des travaux de développement, le soutien sanitaire, la participation Génie militaire au développement et les contributions des autres composantes des Forces de défense et de sécurité. »
Par ailleurs, il a complété à la liste des actions des Forces de défense et de sécurité à savoir : la sécurisation de la population et des travaux de développement dans les zones menacées par le terrorisme (avec en exemple l’Opération « Mirador » qui a permet aux populations de l’Atacora et de l’Alibori de poursuive leurs activités depuis les premières attaques terroristes en 2021) ; le soutien sanitaire des forces armées dans les zones enclavées ou non et aux abords des zones de conflit (avec en exemple l’octroi de soins préventifs et curatifs à plusieurs centaines de bœufs dans le cadre de l’opération Mirador à Founougo (Banikoara) dans la période du 06 au 08 juillet 2024) ; la participation du Génie militaire au développement se manifeste par la réalisation d’infrastructures publiques, la participation à des projets de développement socio-économique et l’appui aux forces combattantes ; les autres composantes des Forces de Défense et de Sécurité et les divers agences jouent également un rôle important dans le développement durable avec la Police républicaine qui est chargée de la sécurité intérieure, la douane qui fournit une source importante de revenus à l’État, favorise un environnement propice à l’activité économique, surveille les frontières par exemple ; et enfin les Eaux Forêts et Chasse qui jouent un rôle crucial dans la protection de l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles.
Synergie d’actions
À ce niveau de sa communication, Dr Yetongnon a clairement signifié que pour relever les défis sécuritaires et soutenir le développement durable, la collaboration entre les civils et les militaires est indispensable surtout que de nos jours, la sécurité est devenue une responsabilité partagée, qui demande une coopération étroite entre les acteurs civils et militaires, ainsi qu’avec les populations. Ainsi, a-t-il poursuivi, les défis sécuritaires actuels, en particulier le terrorisme dans la partie septentrionale de notre pays, exigent une réponse concertée entre civils et militaires. Cette collaboration se manifeste déjà à plusieurs niveaux, a confié Dr Yetongnon. Il y a les populations locales jouent un rôle crucial dans le renseignement, la vigilance communautaire, et la médiation sociale ; une synergie d’action entre les Forces armées et les autorités civiles locales dans la mise en œuvre du service public et des plans de contingence ; et la collaboration entre Forces armées et les leaders communautaires permet de régler les conflits et renforcer la confiance avec les populations.
Au-delà des opérations concrètes, cette coopération s’appuie sur des valeurs communes : le respect de la dignité humaine, l’attachement à la paix, et la volonté de bâtir un Bénin uni et prospère. « Chacun, à son niveau, a un rôle à jouer dans la construction du Bénin de demain. Il est important que civils et militaires unissent davantage leurs forces dans un esprit de patriotisme et de solidarité nationale. », a conseillé le communicateur.
En guise de conclusion, Dr Lionel Yetongnon a déclaré : « Au Bénin, la sécurité nationale et le développement durable ne peuvent être atteints séparément. Ils sont les deux faces d’une même médaille. En mobilisant toutes les composantes de la société, en renforçant la collaboration entre civils et militaires, et en plaçant l’intérêt général au-dessus des intérêts particuliers, notre pays peut construire un avenir résilient, stable et prospère. La paix, le progrès et la justice sociale ne peuvent être garantis que si tous les acteurs travaillent ensemble, dans une dynamique collective au service du Bénin ».
Source parlementaire