(Vers une couverture sanitaire plus inclusive)
Le gouvernement béninois a adopté, en Conseil des ministres du mercredi 29 octobre 2025, un nouveau décret actualisant les modalités de mise en œuvre de l’assurance maladie obligatoire. Cette décision s’inscrit dans la continuité de la politique sociale visant à garantir l’accès universel aux soins de santé, tout en élargissant le champ des bénéficiaires et des prestations couvertes.
L’État béninois vient de franchir un cap dans son engagement en faveur de la santé pour tous à travers plusieurs instruments juridiques. La loi n° 2019-40 du 7 novembre 2019 consacre l’égal accès à la santé pour tous les citoyens, tandis que la loi n° 2020-37 du 3 février 2021 rend obligatoire l’assurance maladie pour toutes les personnes résidant au Bénin. Dans cette dynamique, le Conseil des ministres du 21 avril 2023 a adopté le décret n° 2023-327 du 21 juin 2023 fixant les modalités d’implémentation de cette assurance maladie obligatoire.
Conformément à ces textes, l’État, les établissements publics et les collectivités territoriales prennent en charge partiellement ou totalement les frais de souscription d’une police d’assurance couvrant le panier de soins de base pour plusieurs cibles. Il d’agit des salariés du secteur public, leurs conjoints et enfants à charge ; des salariés des établissements publics non commerciaux, leurs conjoints et enfants à charge ; des étudiants béninois bénéficiant d’une allocation de l’État ; des retraités du secteur public et privé à faibles revenus, leurs conjoints et enfants à charge ; des pauvres extrêmes et non extrêmes. L’assurance maladie n’est souscrite par l’État pour ces catégories que si elles ne bénéficient pas déjà d’une couverture équivalente.
Un dispositif étendu à tous les acteurs socio-économiques
Les employeurs du secteur privé ainsi que les organismes publics à caractère commercial sont tenus de souscrire une police d’assurance maladie couvrant au minimum le panier de soins de base pour leurs salariés, leurs conjoints et leurs enfants à charge. Quant aux retraités du secteur privé, ils ont la possibilité de souscrire leur propre police d’assurance, avec la faculté de se faire prélever la prime à la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss). Les professions libérales et les travailleurs indépendants sont également concernés et doivent souscrire une police d’assurance pour eux-mêmes et leurs ayants droit. Dans une logique de solidarité nationale, l’État prend entièrement à sa charge la prime d’assurance des pauvres extrêmes, et la moitié pour les pauvres non extrêmes. Le panier de soins de base comprend une large gamme de prestations, dont : les traumatismes des membres et du crâne, les infections respiratoires aiguës, urinaires ou cutanées chez les enfants, le paludisme, les diarrhées, les accouchements, césariennes, chirurgies courantes (appendicectomie, cure de hernie, péritonite, occlusion intestinale, brûlures, etc.), ainsi que le transport médicalisé dans le cadre d’une référence.
Une actualisation pour renforcer la couverture sociale nationale
Après une phase pilote centrée sur les pauvres extrêmes et une contractualisation avec un groupe de référence pour la généralisation de l’assurance maladie obligatoire, le Gouvernement béninois a jugé nécessaire de procéder à certains réajustements. Ainsi, lors du Conseil des ministres du 29 octobre 2025, il a été décidé d’actualiser le décret n° 2023-327 afin d’intégrer de nouvelles catégories de bénéficiaires : les enfants référés par les structures publiques dans les centres de protection de l’enfant ; les personnes en situation de mendicité ; les malades mentaux. Cette actualisation permettra également d’ajouter au panier de soins de base certaines affections courantes ainsi que des prestations induites par les pathologies déjà prises en charge. Par cette initiative, le Gouvernement renforce sa politique sociale et de solidarité nationale, garantissant une protection sanitaire plus inclusive. Enfin, le nouveau décret précise désormais les sanctions prévues à l’encontre des contrevenants au dispositif, marquant ainsi la volonté des autorités d’assurer une application rigoureuse et équitable de la loi. En modernisant le cadre réglementaire de l’assurance maladie obligatoire, le Bénin franchit une nouvelle étape vers la couverture santé universelle. L’inclusion de nouvelles catégories vulnérables et l’élargissement du panier de soins témoignent de la détermination du Gouvernement à faire de la santé un droit effectif pour tous.
Gabin Goubiyi

















