(L’arbitrage du gouvernement attendu)
Les mesures prises par le gouvernement en place pour endiguer le poids de la cherté de la vie semblent ne pas émousser les ardeurs des commerçants. Si déjà pour certains produits de première nécessité, le ton ne cesse de monter, c’est le tour du pain de faire son entrée dans le cercle des aliments frappés par la cherté de la vie. Hier, mardi 15 mars 2022, en Assemblée générale extraordinaire l’Association des promoteurs et exploitants des boulangeries des départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Plateau ont décidé de vendre à partir de ce mercredi 16 mars 2022, le pain en gros à 135 FCfa et en détail à 150 FCfa. Une décision dans laquelle l’Association des boulangers et pâtissiers dirigée par Servais Codjo Padonou ne se retrouve pas.
C’est une guerre d’association autrefois sous-jacente qui éclatera visiblement autour du prix du pain à partir de ce jour mercredi 16 mars 2022, à moins que le gouvernement tranche dans l’immédiat. Mais comme on le dit souvent, quand les éléphants se battent, ce sont les herbes qui en pâtissent, les consommateurs du pain dans les départements de l’Atlantique, du Littoral, de l’Ouémé et du Plateau achèteront le pain à 125 FCfa ou à 150 FCfa selon que la boulangerie de production soit membre de l’Association présidée par Anselme Aguèmon ou celle présidée par Patrice Dossou-Gouchola, ou de l’Association de Servais Codjo Padonou. A suivre le président Aguèmon de l’Apeb-Atl-Litt, le prix des matières premières a connu une inflation galopante. La logique aurait voulu que, pour ne pas tomber en faillite, les prix soient revus à la hausse sur toute la ligne. « Les matières premières que nous utilisons pour fabriquer le pain à savoir : la farine de blé, la levure, le gasoil ont augmenté de prix. C’est à cause de tout ceci que nous avons dit qu’il va falloir qu’on change un peu la formule. Mais jusque-là, on n’a pas encore violé l’arrêté 052/Mic/Dc/Sgm/Dggci/Dpci du 16 septembre 2008. L’arrêté dispose que c’est 200 grammes pour 135 FCfa à l’usine et au prix consommateur de 150 FCfa », a-t-il expliqué avant de préciser : « Ce que nous avons pris comme décision n’est une satisfaction ». Mais cette décision fait suite à une concertation que l’association a eue avec quelques autorités gouvernementales compétentes, à entendre le président l’Association des promoteurs et exploitants des boulangeries des départements de l’Atlantique et du Littoral. « Je vous souffle que le 04 mars 2022, nous étions au Ministère avec la Directrice départementale du commerce. Et ce sont eux qui nous ont recommandé l’arrêté, parce que nous, nous demandions qu’on nous change l’arrêté de 2008 puisqu’il est obsolète. L’arrêté est déjà dépassé puisqu’au moment où on prenait l’arrêté de 2008, la farine était à 9000 FCfa. De 2008 à aujourd’hui, nous avons actuellement la farine à 28.000 FCfa », a-t-il détaillé.
Le manque de cohésion autour de la décision unanime
A propos de la consultation de l’Association des boulangers et pâtissiers du Bénin, le président Aguemon précise : « C’est vrai, nous ne sommes pas de la même association, mais nous sommes en parfaite harmonie avec monsieur Servais Codjo Padonou. Il n’y a pas de souci avec leur association ». Pour Servais Padonou Codjo, contacté par votre journal, il dit n’être ni de près ni de loin associé à cette décision de l’augmentation du prix du pain dans quatre départements. « Je suis une entité et si les gens décident de se retrouver en groupuscule et décident des choses, cela ne peut que les engager. On ne parle pas le même langage », a-t-il déclaré. D’ailleurs, il souligne qu’il ne connait ni les acteurs ni l’association qui ont pris la décision. « Je n’ai même pas connaissance du statut des gens dont vous parlez. (Vous connaissez au moins le président Aguèmon ? Ndlr). Je ne le connais pas. On ne s’est jamais vu. Je ne sais même pas qui, il est. Je suis le président de l’Association des professionnels de pains sucrés et salés et des produits de pâtisserie du Bénin. C’est la faitière. Et la loi 1901 n’empêche personne de faire quoi que ce soit. Je ne me réclame pas de quelque chose. C’est la loi qui me confère ce pouvoir et je le gère. Il est important qu’on aille se ressourcer avant de dire quelque chose. Je ne décide au nom de personne, je ne dis pas que le prix du pain va connaître quelque chose puisque je n’en ai pas connaissance. En son temps, on va aviser. » Dans ce méli-mélo probable, le gouvernement doit agir pour situer les uns et les autres afin que la probable pagaille cesse.
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