Hier acheteur de l’énergie électrique, le Bénin depuis 2016 a entamé la marche vers l’autonomisation. Autrement dit, il a changé de veste. Il est en train de passer du palier de consommateur à celui de consommateur-producteur. Une nouvelle posture obtenue grâce à la détermination du président Patrice Talon.
Maria Gléta en 2020
Après l’inauguration en 2019 de la centrale thermique de Maria Gléta 1 qui s’étend sur 20 hectares dans l’arrondissement de Togba, Commune d’Abomey-Calavi, le constat un an après sur le site est très réconfortant et témoigne du sérieux du gouvernement de la Rupture. Le mardi 1er septembre 2020, une équipe du quotidien « Le Matinal » a visité tous les compartiments de la centrale. Elle nous conduit à travers ce récit. A l’entrée, une plaque limitant la vitesse de 5km/h vous accueille. Ensuite, nous avons été soumis à de contrôles minutieux par des Agents de sécurité. Gel hydro-alcoolisant et prise de température avec la distanciation sociale d’un mètre au moins, y sont ajoutés à cause de la pandémie du Covid-19.
A l’intérieur, dans la cour, ce fut un calme relativement plat. Seule la présence de deux jardiniers qui arrosent les gazons et le bruit à peine audible des moteurs. Alerté, notre guide Ephrem Ahogbéhossou, Chargé de sécurité, hygiène et environnement vint à notre rencontre. Nous fîmes enfin introduits dans la salle de Conférence de l’administration pour une séance de sensibilisation et de briefing. Ainsi, le dispositif est mis en place pour une visite guidée des lieux après accord du Directeur général Christophe Pringault. De l’atelier de Mécanique à la salle de Contrôle en passant par l’atelier d’Electricité, la salle des Machines et celle des Opérations, un personnel accueillant, visiblement enthousiaste, épanoui et rompu à la tâche s’affaire pour faire tourner le joyau à plein régime. A l’atelier de Mécanique, Fadil Abiola, Chef service et ses collaborateurs sont à pieds d’œuvre pour assurer la révision de certaines pièces. Cependant, dans l’atelier d’Electricité, Alberic Mehou veille au grain pour prévenir les fuites éventuelles du gaz et au calibrage. Dans la salle des Machines, considérée comme le tissu nodal de la Centrale, les 7 moteurs tournent simultanément et sans interruption. Nous avions surpris une équipe de jeunes techniciens qui assurent la maintenance. Une opération qui est périodique et importante pour la survie des sept moteurs. Pour Voltaire Dahounto, Chef service maintenance et électricité, il s’agit du nettoyage périodique qui s’opère sur les machines. A l’en croire, le travail consiste à apprêter les auxiliaires (armoires électriques) pour leur bon fonctionnement. L’Energie de 127 Mégawatts produite par les 7 moteurs est d’abord transformée, puis transportée par la Communauté électrique du Bénin (Ceb) et enfin distribuée par la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) pour le compte du Bénin et par la Communauté électrique du Togo (Cet) pour le compte de la République Togolaise. « Les travaux que nous faisons aujourd’hui entrent dans le cadre de la maintenance périodique des moteurs afin pour une production optimale. Chaque jour, nous procédons à des enregistrements et nous analysons les courbes dans le but d’y apporter des solutions en cas de défaillance », a-t-il déclaré. Appartenant à une équipe de travail dévouée et déterminée, il n’a pas manqué de clamer sa satisfaction vis-à-vis du gouvernement de la Rupture. « C’est une fierté pour moi de faire partie de cette expérience qui est une première pour le Bénin depuis les indépendances », a-t-il ajouté. Il est à noter que ce sont des équipes mixte (hommes et femmes) et polyvalente qui travaillent de façon rotative 24h/24h en équipes dites de quart (7h à 14, 14h à 22h et 22hà 7h). Faut-il encore rappeler que sur les 57 employés permanents de la Centrale, 55 sont des Béninois dont 8 femmes toutes catégories confondues occupant également des postes de responsabilité. La preuve, c’est Corinne Ehou, Chef de Quart qui nous accueille dans la salle des Opérations. Déjà en poste depuis 7 heures ce mardi matin, elle va travailler jusqu’à 14 heures avec trois collaborateurs dont deux font la ronde des machines sous sa supervision. Et sur place, elle dispose des informations en temps réel depuis la salle des Machines et en fait le retour. « C’est une grande joie pour moi en tant que Béninoise d’appartenir à ce projet et de maîtriser les contours de cette tâche en un an », s’est-elle réjouie. Pour le Directeur adjoint de Contrôle, un an sans interruption reste un défi majeur. « Et c’est le lieu de remercier le gouvernement de la Rupture notamment son chef, le président Patrice Talon et son ministre de l’Energie, Dona Jean-Claude Houssou pour la confiance à nous faite », a renchéri Herman Tamadaho. Un objectif globalement atteint selon Christophe Pringault, Directeur général de la Centrale qui est fier du fait que cette Centrale fonctionne 24h/24h selon les normes internationales avec des machines ultra-modernes. « En terme de production de qualité, nous sommes satisfaits car, nous contribuons à travers cette Centrale à fournir 60% de l’énergie totale du Bénin. Pendant un an, nous n’avions pas connu de difficultés majeures qui pourraient empêcher le fonctionnement normal de la Centrale. Nous venons d’enregistrer 8.300 heures de fonctionnement, la preuve que les machines travaillent 24h/24h et ceci pour une durée de 25-50 ans au moins. Je suis également fier de la compétence Je suis également fier de la compétence locale puisqu’il n’y a que deux Expatriés sur les 57 agents. Le Bénin dispose de l’une des meilleures Centrales de la sous-région », a-t-il conclu.
Les impacts sociocommunautaire et local de la Centrale
Au cours du bilan An 4 dans le secteur de l’énergie, le numéro 1 de l’énergie au Bénin a décrit avec fierté l’impact de la mise en service de cette centrale de Maria Gléta. Tout d’abord, dit-il, c’est une fierté nationale. C’est une fierté nationale à mettre à l’actif du Président Talon. On dit souvent dans notre langue que quand on trouve un bon habit sur le corps de son ennemi, il faut quand même avoir l’honnêteté de l’en féliciter. « Nous sommes venus de très loin. Mais ce qu’il faut noter c’est que compte tenu de son engagement, de sa détermination, nous n’avions pas personnellement, en tout cas, moi je n’avais aucun doute sur cet aboutissement ; puisque là, c’est historique cette réalisation dans notre pays et avec également la manière de réaliser. Ce n’est pas que le produit qu’il faut voir c’est la manière aussi qu’on a mise dedans qui s’est traduite par le fait que donné pour 18 mois, nous sommes arrivés à l’heure, avant l’heure », a-t-il affirmé en toute réjouissance. Il faut préciser que le projet prévu pour 110 milliards n’a bouffé que 90 milliards. Un montant en dessous de ce qui était prévu. « Pour ceux qui se souviennent des décennies précédentes, il n’y a pas beaucoup de projets qui peuvent avoir un rendez-vous aussi impressionnant », a rappelé Dona Jean-Claude Houssou avant de fait remarquer les impacts sociocommunautaires de la Centrale « Troisième élément, c’est que ce qu’on appelle le contenu local d’un projet majeur comme celui-là a également été au rendez-vous à travers la mise en place d’un certain nombre d’infrastructures sociocommunautaires pour ne pas dire socio-économiques, puisque ça permet la construction d’une voie de 3 km qui part du carrefour Tankpè jusqu’à la centrale qui est complètement pavée aujourd’hui et qui apporte satisfaction à la population ; ça a permis la construction de 25 salles de classe dans la localité et a permis la suppression et on est toujours en cours d’ailleurs, la suppression des toiles d’araignée dans cet environnement, dans ces localités qui aujourd’hui vont voir leur vie complètement changée ; ça a permis la construction d’infirmerie et la construction d’un bâtiment pour la Police républicaine et j’en passe et des meilleurs.» Outre le volet sociocommunautaire, le projet a un impact local. Comme cela est remarqué lors de la visite un an après, la plupart des travailleurs personnes physiques ou morales de la Centrale sont des béninois. « Mais ce qu’il faut noter également, en termes d’impact local, c’est que 80 % des entreprises qui ont travaillé sur ce site sont des entreprises béninoises ; c’est pas tous les jours qu’on construit une centrale de ce niveau-là, et quand nos concitoyens entrepreneurs, industriels, ont eu l’occasion de s’impliquer dans ce type de construction, ça leur permet aussi de montrer leurs compétences et pour pouvoir compétitionné je dirais à l’international, et deuxièmement il faut savoir également que 90 % de l’ensemble des agents du personnel qui a travaillé sur ce site a été du personnel béninois et particulièrement un bon nombre venant des localités environnantes. »
Bienvenue Agbassagan
Suite dans la prochaine parution