De son vrai nom Elisabeth de Rozières, celle qui est communément connue sous le nom de Babette de Rozières, est une personnalité publique en France. Animatrice télé et radio, celle qui a reçu le Grand prix du rayonnement français pour la gastronomie en 2023 est une cuisinière réputée. Elle est par ailleurs conseillère régionale d’Île-de-France et déléguée nationale de l’Udr. Depuis quelques jours, Babette de Rozières séjourne au Bénin, un pays sous le charme duquel elle est tombée d’après les impressions qu’elle a livrées au quotidien Le Matinal au travers d’une interview exclusive. Lire ses propos.
Le Matinal : Dites-nous, qu’est-ce qui vous a amenée au Bénin ?
Babette de Rozières: D’abord, je suis de nature très curieuse. Mon mari et moi, on a voyagé dans le monde entier mais on ne connaît aucun pays d’Afrique et là, on s’est dit « On va prendre une semaine et on va au Bénin. » Je ne sais pas pourquoi le Bénin nous a attirés et j’ai dit « on va au Bénin » et quand nous sommes arrivés au Bénin, on n’a pas du tout été dépaysés. C’est comme si j’ai toujours vécu au Bénin. J’ai visité les coins historiques grâce au guide parce que je ne connaissais pas le Bénin. Il m’a fait visiter Ouidah, la terre sacrée ; j’ai visité la Porte du non-retour qui m’a fait beaucoup pleurer ; j’ai vu aussi l’Amazone qui a eu une personnalité qui m’a vraiment émue. L’histoire de cette brave femme dont la statue est érigée sur la place de l’Amazone m’a vraiment impressionnée. J’ai surtout rencontré les Béninois avec qui j’ai discuté, j’ai partagé et vraiment, je me rends compte que mes racines sont ici. Mes racines sont vraiment ici. Je me retrouve ici et je ne suis pas dépaysée. Je suis comme chez moi et je voulais le souligner d’autant que les gens sont tellement sympathiques et agréables et puis ce président (Patrice Talon ndlr) que vous avez et que je ne connais pas, je crois que c’est quelqu’un, d’après ce que je vois, qui est raffiné ; c’est un monsieur qui est avant-gardiste et qui fait beaucoup de choses pour son pays parce que j’ai vu les infrastructures qui étaient en train de se monter. Je suis sûre quand je reviendrai dans quelques années ici, on ne reconnaîtra plus le Bénin. Ça va être vraiment un petit paradis. C’est déjà un petit paradis et puis cerise sur la gâteau, on mange bien. On est bien reçu dans les hôtels. J’ai eu un accueil exceptionnel. Je vis ici vraiment comme si j’étais à la maison. Vraiment, je félicite ce président ; il faut qu’il continue comme ça. C’est dommage que je parte dans 72 heures. J’aurais bien aimé le rencontrer.
De tous les endroits que vous avez visités, quel est celui qui vous a le plus marqué ?
C’est compliqué à dire. L’endroit que j’ai le plus apprécié, je dirais la place de l’Amazone. Ça m’a beaucoup émue. Voir cette femme, guerrière, qui fait 35 mètres de haut alors que j’étais en dessous, m’a beaucoup émue. Mais je suis allée aussi à Ouidah où j’ai vu la forêt sacrée. C’est un parcours historique qui m’a beaucoup marquée, et le guide que nous avions m’a expliqué pour chaque statue, ce que cela veut dire, le dieu du vent, le dieu du tonnerre etc., ça m’a beaucoup émue, et ça m’a fait croire qu’il y a une grosse croyance ici. Les gens sont très croyants ici.
Vous aviez certainement entendu parler du Bénin, comment l’appréhendiez-vous avant ?
J’avais une autre lecture du Bénin. Quand on me parlait du Bénin, j’avais des a priori, je ne vous le cache pas, parce qu’on se dit « le Bénin, c’est quoi ? », on ne sait pas ce que c’est, on n’imagine pas ce que c’est, mais quand j’ai mis les pieds à l’aéroport, j’ai dit « ce n’est pas possible », j’étais vraiment enthousiaste. Je voulais aller manger ce pays à pleines dents, le visiter, et tout de suite quand nous sommes arrivés, mon mari et moi, on a pris un chauffeur et nous l’avons visité, c’est magnifique, de jour comme de nuit et les gens aussi sont vraiment à l’image du pays. On sent que ce sont des gens actifs, qui en veulent pour leur pays. Ils protègent leur pays et ça c’est bien.
Vous avez déjà eu l’occasion d’expérimenter des plats locaux ? Si oui, comment trouvez-vous les mets béninois ?
Écoutez, moi quand je viens dans un pays, je vois sa culture dans l’assiette. Donc j’ai exigé de ne manger que des plats d’ici. J’ai mangé un « gbékoui » hier soir, c’était à tomber ; j’ai mangé un poulet yassa quelque part, j’ai mangé des alocos, j’ai mangé des pâtes qu’on fait à base du maïs, j’ai mangé surtout des poissons grillés avec des légumes. La cuisine du pays, c’est vraiment une cuisine goûteuse, et vous savez qu’on retient un touriste par le ventre. Quand un touriste arrive ici, si le touriste a mal mangé, le touriste ne revient pas, mais moi je reviendrai (rires).
Vous n’êtes pas encore allée à Ganvié, la Vénise de l’Afrique ?
Je vais cet après-midi (jeudi 26 décembre. Ndlr) à Ganvié. Je veux tout voir, évidemment, je vais faire la rivière noire, le fleuve noir, je ne sais pas, mais j’irai partout, partout, partout.
En votre qualité de journaliste, comment appréciez-vous la gouvernance du Bénin ?
Moi j’ai pour habitude de ne pas croire à ce que la presse dit, parce que finalement la presse embellit. Moi, ma vision du Bénin, c’est un pays en devenir, c’est un pays qui est en train de se développer, et c’est un pays où on a de la place pour tous les Béninois, d’ailleurs je demande aux Béninois qui sont expatriés, qui sont notamment en France, de revenir dans leur pays, parce que vraiment, il fait bon vivre au Benin.
Savez-vous qu’il est désormais possible aux Afro-descendants de solliciter et d’obtenir la nationalité béninoise?
Oui, on m’a dit ça. On m’a dit par exemple, si je veux venir, on peut me donner un passeport parce que je suis Afro-descendant, et je peux m’installer ici. Ça m’intéresse parce que j’ai vu qu’à côté de Ouidah, vous avez une infrastructure d’hôtel qui va bientôt se monter là-bas. Ce qui est bien, c’est que le président a donné aux Afro-descendants la possibilité de revenir dans leur pays. C’est formidable ça. Ça nous encourage, moi, je reviendrai avec mon passeport béninois (rires).
Dites, qu’est-ce que vous avez le moins apprécié depuis votre séjour au Benin ?
Qu’est-ce que j’ai vu qui me déplaise ? Jusqu’ici, je n’ai pas vu des choses qui me déplaisent vraiment. Non, je n’ai pas vu, et pourtant, on a sillonné pas mal de coins. Je n’en ai pas vu. Jusqu’ici, je ne peux pas dire que j’ai vu quelque chose qui m’a déplu. La seule chose, c’est que moi, je suis un peu dépaysée par rapport à la monnaie.
Un mot pour conclure cet entretien ?
Pour conclure, je dirais, le Bénin m’a séduit, et je reviendrai. Je dirais aussi, le jour où je reviendrai, si je n’ai pas le temps de le faire cette année, j’aimerais voir ce président qui est si raffiné et qui fait de si belles choses pour son pays. Il a une très belle réputation d’ailleurs, parce que c’est la première question que j’ai posée aux gens. C’est qui ce président ? J’ai posé la question, parce que politiquement, ça m’intéresse. Et on m’a dit qu’il est très bien. Tout le monde me l’a dit : « M. Talon, il est formidable. » En plus, j’ai un ami qui est le président du marché de gros en France, monsieur Layani. Je viens de l’appeler pour lui dire que je suis ici. Il m’a dit : « Je connais très bien ce pays. C’est moi qui ai installé le marché de gros au Bénin. ». C’est formidable, donc je suis pratiquement en pays conquis et j’en ai gardé de très bons souvenirs. Merci de votre accueil en tout cas.
Propos recueillis par Gabin Goubiyi