Le président du parti Union progressiste le renouveau (Up le Renouveau), Joseph Djogbénou, était l’invité de l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp/Co) le jeudi 10 avril 2025. Lors de la conférence inaugurale du deuxième trimestre, il a exposé sa vision de la bonne gouvernance à travers le thème : « L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels », insistant sur les piliers politiques et économiques d’une gouvernance durable.
Joseph Djogbénou est parti de la pensée de Platon pour expliquer que la gouvernance est une réponse organisée à la rareté des ressources face à l’abondance des besoins. « Gouverner, c’est choisir, et donc exclure », a-t-il affirmé, précisant que ces choix doivent être faits selon des critères équitables, transparents et tournés vers le bien commun. Il a insisté sur l’importance de penser au présent tout en anticipant l’avenir, notamment en matière de gestion des ressources. Le conférencier est revenu sur l’émergence du concept de « bonne gouvernance » dans les années 1990, porté par des institutions comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international (Fmi). Il a déploré le fait que ce terme ait été largement imposé aux États africains comme condition à l’aide au développement, soulignant une forme de « gouvernance ethnicisée ». Pour le président de l’Union progressiste le Renouveau (Up le Renouveau), l’Afrique ne peut prétendre à un développement durable sans redéfinir la gouvernance à partir de ses propres réalités et ambitions. Il a plaidé pour une approche endogène de la gouvernance, capable de répondre aux vulnérabilités internes et aux pressions extérieures.
Deux piliers pour rendre possible la bonne gouvernance
Selon Joseph Djogbénou, répondre à l’impératif de la bonne gouvernance passe par deux axes fondamentaux. Il s’agit de renforcer les fondations politiques et de consolider la base économique. S’agissant du renforcement des fondations politiques, pour Joseph Djogbénou, « tout est politique»: de la sélection des dirigeants à l’organisation du quotidien. Il a appelé à une réforme continue du système partisan au Bénin, garantissant la qualité du personnel politique et une meilleure représentativité nationale. Il a cité comme exemple la réforme du Code électoral, qui oblige les partis à obtenir un minimum de suffrages sur l’ensemble du territoire, favorisant ainsi l’unité nationale et la solidarité politique. En ce qui concerne la consolidation de la base économique, la bonne gouvernance ne peut exister sans production suffisante de biens et services, a-t-il affirmé. Pour finir, Joseph Djogbénou a affirmé que la bonne gouvernance n’est pas seulement une question d’efficacité administrative, mais bien un engagement moral pour assurer la justice sociale et l’avenir des générations futures.
Léonce Adjévi