L’ancien président béninois Nicéphore Soglo a lancé un appel pressant à l’actuel chef de l’État, lors d’un entretien accordé à Rfi ce lundi 10 mars 2025. Il demande la libération immédiate de toutes les personnalités politiques emprisonnées et le retour des exilés, dont son propre fils, Léhady Soglo.
Selon Nicéphore Soglo, la situation des libertés publiques au Bénin s’est considérablement dégradée. « Moi, je n’ai jamais mis quelqu’un en prison. Je n’ai jamais mis des gens en exil. Non, ça n’a pas de sens », a-t-il affirmé, dénonçant l’incarcération de plusieurs figures de l’opposition. Parmi elles, l’ancienne ministre Reckya Madougou et l’universitaire Joël Aïvo, condamnés à de lourdes peines sous le régime actuel. Le premier président de l’ère du renouveau démocratique au Bénin au Bénin qui fut un fervent soutien du président Patrice Talon à son arrivée au pouvoir, dit avoir demandé audience auprès de lui pour évoquer cette question cruciale. « C’est moi, en te soutenant, qui t’ai permis d’être Président. Eh bien, je te dis que cette année, l’année 2025, tu dois libérer tous les prisonniers politiques », a-t-il martelé.
Le cas de Léhady Soglo au cœur des revendications
Léhady Soglo, ancien maire de Cotonou et fils de Nicéphore Soglo, vit en exil depuis plusieurs années après avoir été condamné par la justice béninoise. Son père réclame un retour à la justice et à l’équité. « À qui tu as collé 10 ans, ça va durer combien de temps ? », interroge-t-il à l’attention du président Talon.
Une absence de réponse du pouvoir
Face à ces interpellations, l’ancien président déplore le silence des autorités. « Pour le moment, il ne me répond pas correctement », confie-t-il, laissant entendre que ses demandes n’ont jusqu’ici pas trouvé d’écho favorable. En lançant cet appel, Nicéphore Soglo cherche à replacer la question des libertés publiques au centre du débat politique béninois. Reste à savoir si son message sera entendu.