Malgré la répression qui se mène sur l’étendue du territoire avec plus de 1000 personnes écrouées, les cybercriminels ne se lassent pas de continuer leur sale besogne. Ils trouvent d’autres moyens et astuces pour une finalité qui leur est commune : extorquer de l’argent. L’usage du charlatanisme pour endormir des gens, l’usurpation d’identité ou encore du chantage sont entre autres »le modus operandi » des cybercriminels. Ouanilo Médégan Fagla, spécialiste de cyber sécurité, directeur du pôle sécurité à l’Agence des systèmes d’informations numériques (Asin) a éclairé sur le sujet en disant qu’en matière de cybercriminalité, « on peut penser à des personnes qui sont derrière leur ordinateur et qui pénètrent les systèmes d’entreprises ou d’institutions pour dérober des documents ou pour faire des chantages et récupérer de l’argent. Au Bénin, ce qu’on veut désigner par cybercriminalité, c’est en réalité de la cyber-escroquerie. C’est comme l’escroquerie qu’on peut voir dans la vie réelle mais sauf qu’elle passe au travers de l’instrument technologique ». Il renchérit en affirmant que « Cela peut commencer sur un réseau social, par une page Facebook, WhatsApp, Instagram etc. On vous approche sous différents prétextes et ça finit toujours par vous prendre de l’argent où on vous menace pour prendre de l’argent ». S’agissant du mode opératoire, ces cybercriminels opèrent de différentes manières. Selon Ouanilo Médégan Fagla, « il y a plusieurs stratégies en terme d’expertise dans cette pratique, et le gros du lot, c’est ceux qui font de l’ingénierie sociale ». Le commissaire Donatien Sokou de l’Office central de la répression de la cybercriminalité (Ocrc) vient appuyer cette thèse en indiquant que « Globalement au Bénin, nous enregistrons de la sextorsion qui est une forme de déviance qui amène le délinquant à prendre contact avec la victime. Il gagne sa confiance et après c’est l’échange des images intimes puis il prend ces images intimes et fait chanter ses victimes afin de leur extorquer des sous. En dehors de cela, il y a des dons fictifs en ligne où les délinquants vous appellent et vous proposent des dons en se passant pour un malade ayant un héritage à léguer ». Face à tous ces procédés, les populations sont appelées à la vigilance.
Siméon Falola (Stag)