La Fondation Malèhossou n’est pas insensible à la situation conflictuelle qui prévaut actuellement entre le Bénin et le Niger. A la faveur d’un point de presse donné hier mercredi 15 mai 2024 dans ses locaux à Cotonou, en présence du représentant des musulmans nigériens au Bénin, les Alpha et Imams membres de ladite fondation, ont fait des propositions de démarches pour une sortie de crise entre deux pays qui, pour elle, sont des frères.
« Nous sommes profondément préoccupés par la situation actuelle de tension qui règne entre la République du Bénin et la République du Niger. L’atmosphère devient conflictuelle en raison des problèmes liés à la défense de la souveraineté nationale de chaque pays », a regretté son éminence Imam El-Hadj Malik Boukari Moutawakil. A en croire ce dernier, la persistance du conflit entre les deux pays profite uniquement à certaines puissances étrangères qui tirent avantage de cette instabilité. Cependant, ce sont les populations qui en souffrent le plus. « Il est donc nécessaire que nous, leaders religieux, prenions conscience de notre rôle dans l’apaisement de cette crise. Ainsi, pour rétablir des relations de bon voisinage, nous devons éviter les discours belliqueux et encourager nos dirigeants à reprendre les négociations. Nos leaders religieux et hommes politiques doivent travailler ensemble pour trouver une solution pacifique et durable », a-t-il souhaité. Aussi, invite-t-il à mettre fin à la courbe ascendante verbale teintée de méfiance, qui ne peut conduire qu’à davantage de souffrances et de pertes pour les deux peuples subissant les conséquences de ces tensions diplomatiques. Pour sa part, Imam Ayoub Bakari, porte-parole de la fondation Malèhossou, aux noms des Alpha musulmans et non musulmans membres de ladite fondation, a invité les autorités nigériennes avec à leur tête, le Gal Abdourahamane Tiani, à l’idée de croire que les autorités béninoises n’ont aucun intérêt, et sous aucun prétexte, n’accepteraient que la partie septentrionale, frontière entre le Bénin et le Niger, ne devienne un nid d’accueil des terroristes chassés du Niger. « Une telle éventualité serait également une menace pour la sécurité du Bénin », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il exhorte les individus mal intentionnés qui, pour des intérêts inavoués, alimentent sur toutes les chaînes et autres lieux qui les enchantent, que le Bénin abriterait sur son territoire, une base militaire dirigée par l’armée française, d’arrêter cette sale besogne. « Ces informations qu’ils distillent dans l’opinion publique, ne sont que purs et grotesques mensonges. Elles sont totalement fausses. Et à la fondation Malèhossou, nous condamnons avec véhémence, de tels propos diffamatoires qui jettent le discrédit sur le Bénin. Le Bénin n’agressera jamais le Niger. Et il n’y a pas de raison pour que les autorités béninoises deviennent des adversaires des autorités nigériennes », a-t-il insisté.
Des portes de sortie de crise
Par ailleurs, la Fondation Malèhossou suggère qu’un comité mixte composé d’autorités nigériennes et béninoises soit constitué afin de vérifier si le Bénin abrite réellement, une base militaire française où séjourneraient des détachements de terroristes qui seraient en train de s’entraîner dans le but d’attaquer le Niger. Pour sa part, Ousmane El Kassoume, représentant des musulmans nigériens au Bénin, a martelé que les peuples du Bénin et du Niger souffrent le martyre depuis la fermeture des frontières. C’est pourquoi, il invite les autorités politiques à œuvrer pour un climat apaisé afin que les populations puissent reprendre de plus belle, leurs activités au quotidien. A sa suite, El Hadj Yacoubou Malèhossou, président de la Fondation Malèhossou, a fait savoir que des démarches ont été effectuées afin de rencontrer au Niger, les musulmans nigériens pour qu’ensemble, les deux parties puissent trouver une solution pour la réouverture des frontières, mais par peur du côté de la partie nigérienne, cela n’a jamais été possible. Cependant, ils invitent les peuples nigériens et béninois à prier pour le retour à la paix.
Karol B. Sékou (Coll)