C’est à travers un atelier d’échanges que les responsables de Social Watch Bénin, en partenariat avec l’Unicef, ont pris langue avec les députés de la neuvième législature sur la budgétisation sensible aux enfants. Les travaux ont eu lieu, le vendredi 27 octobre 2023, au Palais des gouverneurs à Porto-Novo.
Dans son mot de bienvenue, la représentante de la présidente du Conseil d’administration de Social Watch Bénin, Marie-Claude Kintossou a laissé entendre que les enfants représentent 53 % de la population béninoise. Malgré les progrès accom-plis au cours des dernières années, la situation des enfants demeure inquiétante et appelle à l’amélioration des investisse-ments dans les secteurs sociaux les touchant majoritairement à savoir la santé, la nutrition, l’éducation, la protection, l’eau, l’hygiène et l’assainissement. En matière de finances publiques, va-t-elle poursuivre, la part des secteurs sociaux (éducation, santé, protection sociale, etc) dans le budget de l’Etat est inférieure aux objectifs nationaux et aux recommandations interna-tionales. A cet effet, la situation des enfants béninois interpelle donc tout citoyen béninois soucieux du développement éco-nomique et social durable du Benin. C’est donc dans ce cadre que les organisations engagées pour la défense des droits des enfants, celles travaillant pour l’amélioration des services sociaux de base et celle assurant la promotion des droits des per-sonnes handicapées se sont regroupées en coalition dans le cadre du partenariat entre Swb et la section politique sociale de l’Unicef pour plaider en faveur d’allocations conséquentes et durables de ressources aux secteurs sociaux. Dans son discours d’ouverture des travaux, la coordonnatrice du réseau des parlementaires pour la population et le développement, la députée Sofiath Schanou Arouna, a mis un accent particulier sur cet atelier qui vise à informer et sensibiliser les députés de la neuvième législature sur les finances publiques sensibles aux enfants et leur rôle dans l’allocation de meilleures ressources aux secteurs sociaux touchant aux enfants ainsi que dans le contrôle de la qualité dans les dépenses desdits secteurs. A cet effet, elle mar-tèle que durant cet atelier, les députés seront aguerris à évaluer la situation des enfants au Bénin, la nécessité d’investir sur les enfants. Pour que les députés de la neuvième législature attachent du prix à leur cause et agissent de bon cœur, l’Association nationale des conseils d’enfants du Benin, par la voix de leur porte-parole, Roxane Akotomè, maire des filles de la Commune d’Abomey-Calavi, a adressé à la neuvième Législature, un plaidoyer des enfants pour leur implication et l’engagement des dé-putés en faveur de leur cause. Vu la pertinence de cette cause, l’ensemble des députés ont pris l’engagement de lutter no-tamment à la veille de l’examen du budget de l’État, gestion 2024 que les intérêts budgétaires des soient pris en compte.
Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)
Intégralité du plaidoyer des enfants pour leur implication et l’engagement des députés en faveur de leur cause
Le Parlement en tant que l’une des institutions phares de la République représente le peuple béninois et doit veiller à ses inté-rêts notamment l’amélioration des conditions de vie et de jouissance des droits sociaux, économiques et politiques.
Les nombreuses privations et violations de leurs droits dont sont victimes les enfants appellent plus d’attention de la part des institutions de la République et notamment du parlement qui dispose de plusieurs moyens d’actions pour veiller à la prise en compte de leurs besoins dans les documents de politiques et dans l’allocation et l’utilisation des ressources publiques.En effet, à travers son rôle législatif, le parlement doit veiller à ce que toutes les lois garantissent l’intérêt supérieur des enfants tant dans ses effets directs, indirects, actuels que futurs. A travers son rôle de contrôle de l’action gouvernemental, le parlement dispose de plusieurs moyens pour veiller et s’assurer du respect des engagements nationaux liés aux secteurs sociaux et à l’endroit des enfants par le Gouvernement du Bénin.
Ainsi à travers les questions de tous ordres (orales, d’actualité, écrites), la mise en place et le travail au sein des Commissions (permanentes, parlementaires, d’information ou d’enquête et de contrôle), le Parlement doit s’engager aux côtés des enfants pour veiller à la défense de leurs droits afin qu’ils deviennent un capital humain contribuant de leur plein potentiel au dévelop-pement du Bénin à l’âge adulte.
La participation des enfants aux travaux parlementaires est également l’une des pistes d’actions dont dispose le parlement comme recommandés par l’Unicef et l’Union Interparlementaire en élaborant un guide de participation depuis 2011.
L’implication des enfants dans les travaux parlementaires s’avère nécessaire parce qu’une grande majorité des décisions pu-bliques les affectant continuent d’être prises sans les consulter et sans tenir compte de leurs opinions. Le droit à la participa-tion est l’un des principes fondamentaux exprimés dans la Convention relative aux droits de l’enfant. C’est un processus conti-nu d’expression et d’implication active des enfants dans la prise de décision à différents niveaux pour les questions qui les concernent. Elle nécessite un partage d’informations et un dialogue entre les enfants et les adultes, sur la base d’un respect mutuel et d’une pleine considération des opinions des enfants en fonction de leur âge et de leur maturité. Ceci passe égale-ment par la reconnaissance des organisations d’enfants au Bénin.
La mise en place au sein du Parlement d’un groupe parlementaire ou toute autre instance prévue par les textes pour informer et engager les actions de la représentation nationale sur la situation des droits des enfants au Benin contribuerait fortement à renforcer l’engagement du Parlement en faveur des enfants.
Porto-Novo, le 27 Octobre 2023