De gloire en gloire, de succès en succès. La diplomatie béninoise depuis 2016 est sous une nouvelle impulsion. Malgré la réduction de la carte diplomatique qui pour certains n’ayant pas compris la vision du gouvernement Talon est une erreur, les résultats enchainés constituent des indices au soutien de la rationalisation.
Le Bénin se forge de plus en plus à ne point être un pays sans attractivité diplomatique. Un travail de qualité grâce au leadership sans faille de Patrice Talon, qui lui permet malgré le regard réducteur de certains pays de faire preuve d’une résilience gagnante. Le secret de cette ténacité diplomatique du Bénin est la sagesse universelle à suivre les premiers de la classe. Début 2016, l’Exécutif béninois n’a négligé aucune de ces relations. Mais il les a consolidées en imitant le savoir-faire des pays aux meilleures assises diplomatiques. « Nous appartenons d’abord à l’espace de la Cedeao, et notre président échange régulièrement avec la plupart de ses pairs. Mais, pour des raisons de proximité géographique et de liens économiques, on nous voit beaucoup plus au Nigeria. Or, l’an dernier, nous avons subi de plein fouet la récession économique de ce voisin, et c’est aussi pour cette raison que nous nous tournons vers d’autres partenaires. Nous avons par exemple une relation de qualité avec le Kenya. Nous renforçons nos liens avec le Congo-Brazzaville, le Tchad ou encore le Gabon. Nous avons aussi des relations fortes avec le Maroc, qui est un partenaire majeur, ainsi qu’avec le Rwanda, reconnu en Afrique comme le pays qui a fait le plus de progrès en matière de développement économique et social. Nous essayons de voir comment il a pu franchir des étapes dans des domaines aussi divers que la protection sociale, l’économie numérique, le développement à la base, etc. C’est la sagesse universelle que de suivre les premiers de la classe », a expliqué le ministre des Affaires étrangères et de la coopération Aurélien Agbénonci. « Nous avons conservé nos amis traditionnels, la Russie, la Turquie, les États-Unis et les pays d’Europe occidentale, dont la France, bien entendu. Mais nous ouvrons dans le même temps nos horizons partout où des technologies et des investissements peuvent être trouvés. Par exemple, nous sommes allés en Estonie. Certes, c’est un petit pays, mais il est champion du monde en matière d’e-gouvernement. Comme nous voulons moderniser notre administration, l’expérience estonienne en ce domaine est une source d’inspiration. Nous sommes aussi allés en Arabie Saoudite, et nous avons rencontré les représentants de la Banque islamique de développement à Djeddah. Patrice Talon y a d’ailleurs effectué la première visite d’État d’un président béninois depuis l’indépendance, et une ambassade d’Arabie saoudite doit bientôt ouvrir ses portes à Cotonou », a-t-il indiqué.
Le partenariat rentable avec l’Estonie
Partout où il y a le bien, le Bénin n’hésite pas à y mettre pieds. La relation du Bénin avec l’Estonie a étonné plus d’un. Pour beaucoup, quel gain le Bénin peut avoir en donnant plus d’intérêt à ce petit pays. Mais le pouvoir en place ayant fait son diagnostic, a compris que dans la modernisation de l’administration, le pays qui pourrait aider à une numérisation est l’Estonie. « Lorsque le président de la République est allé en Estonie, les gens nous ont demandé mais qu’est-ce que vous allez chercher en Estonie. Il faut dire que, le Bénin dans sa quête d’une amélioration des conditions d’existence ici, de modernisation de la gouvernance, a fait une sorte de scanning des bonnes pratiques dans le monde. L’Estonie est le pays qui a réussi plus le e-gouvernement, la dématérialisation, la modernisation des affaires publiques. C’est ce que nous sommes allés faire en Estonie. La présidente de l’Estonie convaincue par la détermination du chef de l’Etat et les réformes entreprises, a tenu à venir au Bénin pour montrer que les relations entre les deux pays méritaient d’être consolidées dans ces domaines. C’est pour cela que dans notre programme de dématérialisation, nous avons eu recours à des spécialistes estoniens qui ont participé à des actions de mise en place de ce programme dans certains volets», a présenté l’ancien représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu pour la Mission de stabilisation multidimensionnelle intégrée des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca). Le mardi 4 décembre 2018, la présidente de l’Estonie, Kersti Kaljulaid, était en visite officielle au Bénin. Devant la presse à l’issue de la rencontre entre le président béninois, Patrice Talon et son homologue estonienne, le ministre béninois des Affaires étrangères et de la coopération, Aurélien Agbénonci, a annoncé que les deux pays ont réaffirmé leur volonté de dynamiser la coopération. Laquelle volonté s’est traduite par la signature des documents de coopération. A l’entendre, il s’agit,d’un mémorandum d’entente relatif aux consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et d’un contrat sur la mise en œuvre du cadre d’interopérabilité (X-Road) entre e-Governance Academy de Tallinn et le ministère de l’Economie numérique et de la Communication. Le mercredi 5 décembre 2018, la présidente de l’Estonie s’est imprégnée des réalités du Bénin dans le secteur du numérique. Tout abord, elle a visité les locaux du Tech hub Etrilabs dans la matinée, avant de partager l’expérience de son pays dans l’après-midi au détour d’un panel de haut niveau sur « le numérique dans le développement d’une Nation».
Le numérique béninois sur la bonne voie
Au terme de sa visite, la présidente a exprimé toute sa satisfaction. Pour elle, c’est impressionnant ce que font les jeunes béninois dans le secteur du numérique. Elle s’est dite agréablement surprise des efforts du Bénin dans la promotion du numérique. Ce qui lui a fait dire que le Bénin est sur la bonne voie pour devenir un des pays incontournables dans les e-services au niveau mondial. D’ailleurs enfin de séjour, elle a comparé le Bénin à son pays en ce qui concerne les réformes. « L’Etat a fait beaucoup de réformes dans les années 90 et tous les citoyens criaient parce qu’ils disaient ne pas en ressentir les effets. Mais finalement, les choses se sont arrangées. On a commencé avec un salaire moyen de 30 euros et aujourd’hui, nous sommes à 1300 euros comme salaire moyen », a-t-elle informé. Avouant que les réformes numériques n’ont pas été faciles pour son pays, elle a promis d’aider le Bénin dans le secteur du numérique où le pays est en retard. « Le secteur public béninois ressemble à celui de l’Estonie il y a 20 ans quand on y lançait le numérique »a-t-elle déclaré. « Des accords ont été signés pour permettre à notre pays de bénéficier de l’expertise de ce pays. L’opinion s’est rendue compte que quelques mois après la visite du chef de l’Etat, l’ensemble des pays de l’Ue s’est déplacé en Estonie pour un sommet consacré à la numérisation et à la digitalisation de la gestion des affaires publiques. Cela a permis aux gens de comprendre que l’Estonie est l’un des meilleurs de la classe. Le Bénin veut s’associer aux meilleurs. Dans ce partenariat, nous avons une équipe comme l’Agence des services et systèmes d’informations (Assi) qui est en lien avec l’équivalent de cette agence en Estonie. Ma collègue du numérique et de la digitalisation est aussi en rapport avec son homologue. Des concertations régulières dans ce domaine ont lieu. Des problèmes de formation ont été aussi retenus dans l’accord que nous avons signé avec l’Estonie. Cet ensemble d’ingrédients contribue à nous faire avancer dans notre programme de dématérialisation de l’administration publique. Sur le plan de la coopération multilatérale, nous sommes un nouveau partenaire pour ce pays pour pouvoir influencer la gestion des affaires internationales», a précisé le numéro 1 de la diplomatie béninoise.
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