Le président de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Édouard Cyriaque Dossa, a fait savoir dans une communication présentée le vendredi 9 juin 2023 qu’il y a 50 dossiers au niveau de la juridiction spéciale. Il l’a annoncé au cours d’un atelier d’opérationnalisation du cadre de concertation de la lutte contre la corruption.
« Aujourd’hui, la Criet a, au total, 50 dossiers de corruption sans les infractions connexes. Il y en a qui sont encore au séjour de traitement ou sont soldés par la décision devenue définitive », a informé le président de la Criet
En plus des préjudices causés par les prévenus à l’Etat en matière de corruption, le magistrat a assuré que la facture de leur jugement est aussi élevée. « Si nous avons 50 agents en prison pour corruption, c’est que par jour, ces 50 agents coûtent 150 000 FCfa à l’Etat, 54 millions de FCfa par an, 270 millions en 5 ans pour le contribuable béninois », a montré Cyriaque Dossa. « Voilà des gens corrompus qu’on veut punir mais les jugements pèsent sur le budget national », a-t-il ajouté.
La complexité des jugements
A entendre le président de la Criet, la corruption admet une incrimination pénale certaine, ensuite une poursuite discutée et discutable. Cette lutte est autonome pour la Cour spéciale, a-t-il précisé. Il a souligné la complexité dans le jugement des dossiers de corruption. « Les dossiers de corruption sont des dossiers minces parce qu’il n’y a pas des éléments de preuves. Pourquoi ? Parce que lorsqu’on veut corrompre un agent public, on ne dresse pas un procès-verbal de corruption. C’est souvent discret. Et lors des interrogatoires, aucune des parties ne passent aux aveux pour la plupart », a relevé le président de la juridiction spéciale. A l’en croire, la Criet a la solution pour renverser les charges contre les prévenus. Selon lui, le parquet spécial aide le juge du jugement en requalifiant les faits de corruption en enrichissement illicite. Cela permet de renverser la charge du prévenu. « D’accord, vous n’avez pas été corrompu alors justifiez-nous comment vous avez eu toute votre richesse. C’est la débandade. On les cloue », a-t-il expliqué. Faut-il le rappeler, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme est chargée de la répression des infractions de la corruption et connexes.