La plainte portée par l’ex-président béninois Boni Yayi contre le Bénin il y a quelques années devant la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples est radiée. La décision a été rendue par la juridiction communautaire à travers une ordonnance le 22 septembre 2022 après l’abandon de la plainte par Boni Yayi.
L’étude de la plainte de l’ex-président Boni Yayi contre le Bénin n’ira pas à terme. La Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples saisie le 11 juin 2019, suite aux violences postélectorales des 1er et 2 mai 2019 a radié la plainte de son rôle. La Cour a rendu son ordonnance après le désistement du requérant. En effet, par le biais de son avocat, Me Renaud Agbodjo, Boni Yayi a fait déposer un mémo le 22 juin 2022 pour son renoncement. Dans sa plainte, l’ex-numéro 1 du Bénin a soutenu qu’après les manifestations postélectorales, les militaires ont procédé à de nombreuses arrestations et ont refusé l’accès de son domicile à ses parents, amis politiques, médecin et avocat. L’ex-président poursuit en faisant savoir que des procédures judiciaires ont été initiées à son encontre et des personnes interpellées pour « participation à un attroupement non armé susceptible de troubler la paix publique, appel et incitation à la haine et à la rébellion, violences, entrave à la justice ou charlatanisme ». Il s’est dit déçu du fait qu’« aucune enquête n’ait été ouverte contre les forces de l’ordre pour situer les responsabilités des tirs sur la foule ». Pour rappel, la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples n’est pas la seule juridiction à avoir radié une plainte de l’ex-président de son rôle. Avant elle, la Cour de justice de la Cedeao a également radié une plainte du même requérant pour les mêmes faits de violation présumée de ses droits après les évènements des 1er et 2 mai 2019 à Cotonou. La radiation de la plainte du rôle de la Cour de la Cedeao a été prononcée également suite au désistement de l’ex-président béninois « pour contribuer au processus de paix devant aboutir à la libération de tous les prisonniers politiques, le retour de tous les exilés et l’organisation d’un dialogue politique inclusif sur l’avenir de notre patrie commune conformément à la volonté de notre peuple ».
Elvira Agbékponou (Stag)