Le Bénin entre progressivement dans sa zone de confort pour ce qui est de la gestion de la pandémie de Covid-19. L’étau se desserre petit à petit autour de l’ennemi même s’il est invisible. Il ne reste qu’un petit effort pour briser définitivement les chaînes.
La bataille contre le mal pernicieux se gagne en silence et de façon stratégique par le gouvernement du Bénin. Dans l’espace sous-régional, le Bénin fait partie de l’un des premiers pays à lancer la grande croisade pour le dégel total des restrictions intervenues dans le cadre de la pandémie. Le geste est osé selon certains analystes qui paniquent à la suite de la décision du Conseil des ministres du mercredi 16 mars 2022 (deux ans après la découverte du premier cas de Covid-19 au Bénin). Leur inconfort paraît justifier surtout quand on se réfère au drame auquel ce mal a exposé tout un peuple. La crainte est bien sûr, légitime mais les données rassurent et effacent tout doute en la matière.
Il faut déjà souligner que la vérité scientifique jusque-là indétrônable est que la vaccination est le meilleur moyen de venir à bout de ce virus et de retrouver une vie normale. L’expérience du Bénin est une preuve évidente. Tenez! Depuis le lancement de la vaccination au Bénin en mars 2021, le taux de couverture a stagné autour de 4% jusqu’en novembre. Ce faible taux encouragé par la désinformation a permis de noter la vague meurtrière d’août-septembre. Ce drame a été éprouvant pour le dispositif de santé. En réalité, le coup était imparable parce qu’un grand nombre de concitoyens était encore non vacciné, ce qui renforçait leur vulnérabilité au virus.
Après s’être relevé de cette épreuve le gouvernement a pris la décision d’en finir une fois pour toute en actionnant une batterie de stratégies offensives. Le 16 novembre 2021, il a lancé la campagne accélérée de vaccination. Des équipes de vaccination ont essaimé tout le pays. En un mois, les statistiques ont monté. De 4%, le pays est passé à plus de 10%. Le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, et son staff retrouvent le sourire. A la date du 3 janvier 2022, 1 421 442 personnes ont été totalement vaccinées (ont pris les doses complètes) pour un taux global de 19.49%. Les signaux virent au vert. Déjà à cette date, les alertes répétées au centre de traitement et prise en charge d’Allada et des autres centres ont véritablement commencé par baisser. Même le département de surveillance épidémiologique qui était constamment au front peut enfin souffler. C’est le dégel.
La vaccination a produit des résultats immédiats.
Plus de malades en soin intensif et plus de hausse de contamination malgré le variant omicron qui a été annoncé sous d’autres cieux. 2 mois après, la tendance a été toujours à la baisse. A la date du 14 mars 2022, la synthèse de la vaccination Covid-19 donne un nombre total de doses administrées estimé à 3 200 426 doses soit 2 213 834 personnes totalement vaccinées soit un pourcentage de 30.01%. Avec ce taux le gouvernement a estimé et à juste titre qu’il faille descendre le curseur pour ce qui est des mesures restrictives instaurées depuis le début de la pandémie. Cela s’entend. Depuis le mercredi 16 mars, on semble souffler un peu, mais la marche est encore longue. Pour réussir à ôter définitivement les masques et les autres mesures barrières, il nous faudra travailler dur pour atteindre un taux de couverture raisonnable.
A mi-parcours
de l’ambition
Le Bénin est à mi-parcours de l’ambition globale qu’est d’atteindre un taux de 60%. Le gouvernement poursuit la campagne de sensibilisation, mais certaines cibles prioritaires refusent toujours de se faire vacciner. Selon les données, les personnes âgées de 60 ans et plus, les personnes traînant des comorbidités comme le diabète, l’hypertension artérielle, l’asthme et autres sont les plus réticentes à la vaccination alors qu’elles font partie des couches les plus à risque. Il y a donc des actions à mener dans ce sens pour inverser la tendance et permettre d’atteindre le taux espéré. Après avoir gagné la bataille de la désinformation qui a permis d’anéantir la peur que nourrissait le grand nombre pour la vaccination, il urge désormais d’accentuer la stratégie de proximité afin de rallier ces couches importante de la société à la cause de la vaccination. Il ne reste que de peu pour passer à autre chose. Ceci n’est qu’une question de temps. En plus de l’Etat qui s’investit corps et âme, les familles, les communautés doivent s’impliquer. Ensemble la bataille se gagnera plus vite.
Hospice Alladayè