Le chef de l’Etat Patrice Talon, faisant référence à la crise sanitaire liée au covid-19 au Bénin a déclaré, lundi 6 avril 2020 dans une publication sur sa page facebook que « …la situation est grave ». Ce message du numéro 1 des béninois reflète le niveau auquel le Bénin se trouve avec la propagation du virus qui a atteint désormais une proportion inquiétante.
C’est la deuxième fois en l’espace d’une semaine que le Chef de l’Etat Patrice Talon affirme la gravité de la situation du Bénin face au covid-19. La première étant son entretien sur le même sujet avec une journaliste de la télévision nationale le dimanche 29 mars 2020. En effet, cette deuxième sortie de Patrice Talon sur la gravité de la situation du Bénin réside dans le fait que les cas confirmés se multiplient de jour en jour. Le pays compte à la date de ce mardi 7 avril 2020, 26 cas confirmés dont 20 sont sous traitement, 5 cas guéris et 1 mort. Parmi les derniers cas recensés se retrouve une femme en communauté qui a été contaminée par son mari, de retour d’un pays ou sévit la pandémie. En dépit des mesures prises par l’équipe de gestion de la crise sanitaire dont l’une consiste à mettre en quarantaine tous les proches des personnes contrôlées positives, le risque que d’autres personnes de cette communauté soient infectées sans être prises en compte est grand. Ces personnes infectées devront à leurs tours infecter d’autres, preuve que le mal étend ses tentacules. L’autre paramètre qui démontre que la situation est préoccupante est le cas de décès enregistré dimanche dernier. En effet, la victime qui a rendu l’âme n’a pas été prise en charge sur le site de traitement du covid-19. De retour d’un pays à risque, elle s’est orientée après plusieurs jours vers un centre de santé privée dont les responsables au lieu de prendre les dispositions requises ont préféré maintenir la patiente des leurs locaux pendant plusieurs jours avant sa mort. Difficile là aussi de dire le nombre de personnes déjà contaminées qui s’ignorent. A ces deux cas vient s’ajouter, celui du Centre hospitalier universitaire de la mère et de l’enfant (Chu-Mel), notamment au niveau de la session maternité avec une sage-femme contrôlée positive au covid-19. Si l’on considère que le virus a eu déjà le temps d’infecter plusieurs personnes, alors bonjour les dégâts dans les maisons. A tout ceci s’ajoute l’émeute occasionnée, ce lundi 6 avril par des personnes mises en quarantaine dans un hôtel de Cotonou. Un trouble qui a occasionné un brassage corporel entre ces derniers, les forces de l’ordre et bien d’autres personnes, à un moment ou les analyses réalisées révélaient un cas positif parmi les personnes mises quarantaine dans ledit hôtel. Une situation qui a mis en colère le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin qui s’est insurgé contre ce comportement qui selon lui « frise l’inconscience et expose les paisibles populations ». En se référant à ces différents cas de contamination en communauté et l’émeute de l’hôtel, il est aisé de constater que la crainte du chef de l’Etat est justifiée. D’où son appel « …au respect des mesures d’hygiène, les consignes officielles, la sensibilisation en vue de sauvegarder notre survie individuelle et collective ».