(Un creuset qui peine à combler les attentes)
C’est désormais officiel. L’opposition béninoise dispose désormais d’un cadre formel de concertation. Un creuset qui regroupe le partis Les démocrates et quelques partis et un mouvement « poids plumes » de l’échiquier politique national. Le nouveau bébé annonce déjà sa détermination à mettre les choses à l’endroit. Pourra-t-il y parvenir ?
Grande solidarité républicaine (Gsr), Nouvelle force nationale (Nfn), Les démocrates (Ld), Mouvement populaire de libération (Mpl) et Mouvement « Nous le ferons » sont les partis politiques et mouvements engagés dans cette nouvelle aventure politique qui se dote d’ores et déjà d’un agenda bien fourni. Les principaux chantiers annoncés sont «la relecture du code électoral ; l’audit participatif du fichier électoral informatisé et l’extraction consensuelle de la liste électorale pour les élections de 2026; la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques ; la restauration du tissu social à travers l’amélioration du pouvoir d’achat des populations». Au regard des points ci-dessus cités et qui sonnent comme de véritables défis pour ce nouveau cadre de concertation, il est aisé de relever que la mission ne sera pas de tout repos pour ce cadre de concertation à la tête de laquelle, Eugène Azatassou a été porté en qualité de coordonnateur. A l’heure où la naissance de ce nouveau creuset aiguise les espoirs dans le rang de l’opposition, on se demande si les lignes vont véritablement bouger après tout ce que l’opposition a essayé d’entreprendre pour infléchir la position du chef de l’Etat sur ces différentes questions qui les oppose.
2026 en ligne de mire
Dans cette nouvelle aventure dans laquelle l’opposition s’est engagée, le temps sera inéluctablement le principal allié de Eugène Azatassou et Cie. Les prochaines joutes électorales sont évidemment en ligne de mire et l’opposition ne fait depuis quelques mois aucun mystère sur ses appréhensions relativement à ces enjeux électoraux majeurs qui vont consacrer la fin de l’ère Talon. Depuis l’adoption du nouveau Code électoral, l’opposition a quasiment vu son sort scellé et suspecte des velléités de son éviction. Malgré les multiples appels à une relecture du Code, la mouvance au pouvoir reste imperméable sur la question. Les regards restent focalisés sur le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition dont le profil des partis membres fait déjà douter une frange de l’opinion politique quant à sa capacité de faire bouger les lignes au profit de l’opposition.
Gabin Goubiyi