L’ambassadeur du Bénin près la France, Eusèbe Agbangla, a été reçu sur Radio France Internationale (Rfi) quelques heures après la sortie médiatique de l’ancien ministre de Yayi Boni, Komi Koutché. Pour le diplomate béninois, les analyses biaisées faites de la situation sociopolitique du Bénin par l’ancien ministre d’Etat en charge de l’économie et des finances, se justifient par le fait qu’il est loin des réalités du pays. Lisez ses explications.
Rfi : Ce matin sur Rfi, on a entendu Komi Koutché, l’un des leaders de l’opposition béninoise en exil dénoncer une privatisation du Bénin par le président Patrice Talon. Que lui répondez-vous ?
Eusèbe Agbangla : Monsieur Koutché n’est plus au parfum des réalités de notre pays. Après le Programme d’actions du gouvernement 2016-2021 et le Programme d’actions 2021-2026, après la réélection du président Patrice Talon, nous avons amorcé un développement durable qui doit perdurer dans tous les secteurs de la vie nationale. Je suis surpris qu’il ait cette appréciation là mais je peux le lui concéder étant donné qu’il est très loin du pays. Peut-être qu’il a une nostalgie.
Parmi les critiques de Komi Koutché, il y avait le fait que deux figures de l’opposition aient été condamnés il y a quelques semaines à 10 et 20 ans de prison : Réckya Madougou et Joël Aïvo. Réckya Madougou a été condamnée pour terrorisme et Komi Koutché dit que les vrais terroristes sont dans le Nord du pays et commettent des attaques.
Nous, au niveau de l’exécutif, nous n’avons pas d’implication dans le judiciaire. Ce qui s’est passé est une affaire qui relève du judiciaire, et aujourd’hui nous avons quelques attaques de terroristes au Nord de notre pays mais je dois avouer que les forces armées de notre pays se défendent vaillamment. Je crois que notre pays est assez aguerri aujourd’hui pour faire face, ceci non seulement dans une stratégie collective avec les autres pays mais également avec le soutien des partenaires.
Ce qu’on a pu entendre aussi ce matin, c’est que le président Patrice Talon a acheté des armes pas pour combattre les terroristes mais plutôt pour se bunkériser à Cotonou.
Je crois qu’il (Komi Koutché dlr) ne connaît plus les réalités de notre pays. Il s’agit pour lui d’aller au pays et de voir que le président Patrice Talon circule aisément et n’a pas besoin de se bunkériser
Il ne manque pas des armes aux forces de sécurité ?
C’est curieux aussi de le dire parce que depuis 2016, nos forces armées sont assez équipées pour assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national.
Samedi dernier, il y a eu cette inauguration de l’exposition sur le retour au Bénin des trésors royaux pendant laquelle l’ancien premier ministre Lionel Zinsou est rentré au Bénin. Est-ce qu’il faut y voir un signe de détente politique ou d’ouverture ?
Ça c’est un signe permanent. Vous savez que le président de la République Patrice Talon a parlé de la main tendue à toutes les filles et tous les fils de notre pays pour qu’ils viennent contribuer au développement. Et vous l’avez constaté, en septembre dernier, l’ancien président Boni Yayi a accepté rencontrer le président.
Thomas Boni Yayi avait demandé la libération des opposants qui sont en prison, le retour des opposants en exil. Où en sont ces demandes ?
Le président a certainement son calendrier. Je ne peux pas vous dire exactement mais comme vous l’avez constaté, c’est une rencontre empreinte de cordialité.
Pas de libération attendue pour l’instant pour Réckya Madougou et Joël Aïvo ?
Comme je l’ai dit au début, c’est une affaire de justice et nous sommes respectueux des décisions de justice.
Source Rfi