Le rythme Agbadja est un rythme cultuel et culturel inscrit dans le patrimoine immatériel endogène des peuples Watchi, Mina et Éwé. Ces groupes ethniques sont en majorité issus du Bénin, du Togo et du Ghana. Le socio-anthropologue, Sourou Miton Sagbohan amène à la découverte de ce rythme.
Au départ de l’installation des peuples Watchi, Mina et Éwé en Afrique de l’ouest, le rythme Agbadja était uniquement exécuté pour des cérémonies funèbres ou des célébrations culturelles. En effet, après avoir fui les guerres de succession, dans le département du Mono au Bénin, les peuples Watchi se sont installés dans les Communes de Comé, d’Athiémé et de Lokossa. C’est ce qui explique la forte présence de la pratique du rythme Agbadja au sein des communautés Watchi de ces régions. Outre les Watchi on distingue, les Huéda ou les Popo se sont appropriés ce rythme qu’ils ont adopté et pratiquent dans la Commune de Grand-Popo dans le département du Mono. Le Agbadja, autrefois dédié aux cérémonies funèbres est aujourd’hui apprécié par tous. Il est joué à toutes les occasions. Invention du Père Kpatchavi de Oumako, Commune de Comé, le rythme Agbadja a été modernisé par le monument Gbessi Zolawadji de Grand-Popo et plein d’autres artistes à l’instar de Junior Kpatchavi de Oumako, Sèna Zodjéavé d’Athiémé, Aza Sucré de Gadomê dans la Commune de Comé pour ne citer que ceux-là. Malgré sa modernisation, les peuples Watchi, Mina et Éwé, considèrent toujours l’usage cultuel du rythme Agbadja comme leur coutume.
Quid de la danse Agbadja ?
La danse Agbadja est un mouvement rythmé suivant des angles de déclinaison bien calculés connus de celui qui la pratique. Cette danse est un message fort à l’endroit des divinités, des morts ou des ancêtres. Elle était esquisée uniquement par les adultes. Pour les enfants et les adolescents, c’était interdit sauf en cas de rituels spécifiques. Aujourd’hui, le Agbadja est pratiqué et dansé à toutes les occasions sans pour autant porter atteinte à son aspect sacré. Au Bénin, le foyer de Agbadja se situe dans le département du Mono.
J-E. C. (Br Mono-Couffo)