Me David Ibrahim Salami, Professeur titulaire de droit public, était l’invité de l’émission politique de Canal 3, ce dimanche 1er mars 2020. Il était invité à faire le point sur les 30 années de mise en œuvre des recommandations de la Conférence nationale de 1990. Selon lui, trois grandes périodes sont à notées : les années 60 marquées par des instabilités politiques et constitutionnelles et les coups d’Etat presque chaque trois ans ; la période révolutionnaire a été stable, mais les libertés fondamentales n’existaient plus ; et à partir de 90, il a fallu concilier stabilité politique et respect des libertés. On peut expliquer la solidité de la Constitution, et la stabilité politique qui s’en est suivie, par le fait que le modèle béninois a tenu compte des réalités politiques et de l’histoire. A cela s’ajoute, une innovation majeure: l’arbitrage d’un juge constitutionnel. Le défi qui reste, c’est de parvenir à concilier la démocratie et le développement. Il faut a-t-il exigé, à l’instar du Ghana, que les politiques parviennent à procurer la paix et le pain. Par rapport à la révision constitutionnelle du 1 novembre 2019, il a fait remarquer que le « candidat Patrice Talon était de bonne foi, mais a été rattrapé par les réalités du pouvoir ». Car, jusque-là, nous avons toujours un pouvoir exécutif dominant. Pour finir, il a apprécié positivement la création de la « Criet », qui permet d’assainir le paysage sociopolitique. Depuis l’avènement de la Criet « Les gens ont peur de l’argent public », a déclaré l’enseignant.