La radioscopie de l’agriculture béninoise depuis 2016 a été au cœur de l’émission sociopolitique « Zone franche » de la télévision privée Canal 3 Bénin. L’invité, ingénieur agronome, enseignant chercheur à l’université et acteur politique, Ibrahim Balogoun, a apprécié la dynamique impulsée au secteur sous le leadership de Patrice Talon.
Faisant l’état des lieux de l’agriculture béninoise avant 2016, l’invité des journalistes Eric Guedenon et Willyam Kliklan, a décrit un secteur convalescent en proie à une gestion approximative. « Ce qui se passait était une agriculture politique et non une politique agricole » a martelé l’universitaire qui a dénoncé la vision imprimée au secteur avant 2016 où l’Etat définissait les priorités tout en ne laissant pas aux techniciens le soin de les mettre en œuvre. Cette vision, a-t-il indiqué, n’est pas partagée par les techniciens. L’autre tare qui gangrenait le secteur et relevée par Ibrahim Balogoun, est le manque de planification qui ne permettait pas d’avoir des résultats. Il a par ailleurs fustigé la création de certaines structures budgétivores pour régenter le secteur, ce qui ne permettait pas une gestion rationnelle du secteur et compromettait l’atteinte des objectifs. Un cliché qui relève selon l’ingénieur agronome, d’un lointain souvenir depuis 2016 où des ambitions claires ont été affichées pour le secteur agricole. A l’avènement au pouvoir du président Patrice Talon, il a été a adopté une vision claire pour l’agriculture : »Faire du Bénin un pays phare au plan agricole ». Depuis ,les potentialités agricoles ont été valorisées et il est aisé de constater une nette amélioration au plan de la productivité et la sécurité au plan alimentaire et nutritionnelle. La productivité, l’augmentation du revenu du producteur et la sécurité alimentaire sont, du point de vue de l’invité, les trois facteurs qui permettent d’apprécier aujourd’hui, la bonne santé de l’agriculture béninoise.
Réforme institutionnelle
L’un des chantiers sur lesquels, le gouvernement de la Rupture s’est lancé à son avènement est la régionalisation de l’agriculture ; la restructuration de certaines filières, ce qui a permis de mutualiser les ressources. Il y a eu également des réformes législatives à travers la création des Agences territoriales de développement agricoles (Atda) qui ont remplacé les anciens Carder. Un point est mis sur la qualité des produits.
Développement des filières
A son avènement en 2016, le gouvernement a travaillé à booster la production agricole. Celle-ci est passée dans les années 2017 à plus de 700.000 tonnes, faisant du Bénin, le leader dans le domaine en Afrique. Ce cap a été maintenu pendant quelques années avant que le Mali ne reprenne la côte. Outre le coton qui était la principale culture du pays, l’Etat a procédé à une diversification des filières. Ainsi, et depuis quelques années, des filières telles que l’anacarde, le soja, l’ananas partagent avec le coton, le lead des produits à transformer. Au sommet de l’Etat, le gouvernement s’est employé à opérer une série de réformes pour mieux structurer les filières. Les différentes réformes impulsées au secteur agricole et l’accompagnement de l’Etat aux producteurs, ont permis d’améliorer les techniques de production et le rendement, a soutenu Ibrahim Balogoun.
Gabin Goubiyi