Le professeur titulaire de sociologie-anthropologie de l’Université d’Abomey Calavi (Uac), Dodji Amouzouvi, pense que la démocratie est un souhait. Elle est en perpétuelle construction partout ailleurs. Il l’a fait savoir le jeudi 17 août 2023, lors du débat du jeudi, organisé par l’Institut des artisans de justice et de paix (Iajp). C’était sur le thème : « Promotion d’une démocratie au service du développement humain : une question des droits de l’homme ».
« La démocratie est un souhait et on tend vers ce souhait ». C’est ce que pense le professeur titulaire de sociologie-anthropologie à l’Université d’Abomey-Calavi (Uac), Dodji Amouzouvi. Selon ses dires, aucun peuple ne fait de la démocratie, parce que la démocratie n’existe pas dans la pratique. « La démocratie, c’est un vœu, c’est une pétition de principe, c’est un horizon, un rêve et si nous parvenons à concocter cette sauce, nous allons réussir le vivre ensemble. Personne ne dira qu’il est mauvais que l’homme soit libre, c’est en cela que c’est une pétition de principe. C’est tellement bon, logique, cohérent que nous devons nous entendre pour aller là. Et là-dessus, nous sommes d’accord. Mais là où le bât blesse, c’est que très souvent, quand on parle de démocratie et qu’on entend ces principes, on ne se pose pas toujours la question de savoir ce qui se passe dans la tête de chacun de nous. On m’a dit que je suis libre de m’exprimer et donc, je vais m’exprimer », a-t-il expliqué. Pour étayer ces propos, il a évoqué le communiqué de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication qui interdit de faire l’apologie de la crise au Niger. « Actualité pour actualité, on vient de me dire que je ne peux pas dire ce que je pense réellement de ce qui se passe au Niger. Si je dis cela, je suis en train de faire l’apologie du coup d’état. C’est vrai et donc, je ne ferai pas ça. Mais je me poserai la question de savoir entre la légalité et la légitimité, comment est-ce que nous manageons les deux. Si c’est légal et que ça brime tout le monde, si c’est légitime et que c’est ce que tout le monde veut, on revient au gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. Donc, non, nous ne faisons pas de la démocratie. La démocratie n’est pas un rêve pour ne pas être réalisé. C’est un souhait et on tend vers le souhait », a-t-il conclu. Il est à rappeler que la rencontre a reçu également comme invités, Jean Baptiste Elias, président du Fonac et Mariama Baba Moussa, présidente du Conseil d’administration (Pca) de Aadef-Bénin.
Léonce Adjévi