Le ministre de la Décentralisation et de la gouvernance locale, Raphaël Akotègnon, a fait un point complet des réalisations de son département lors d’un entretien diffusé le 23 janvier 2025 sur la télévision nationale. Depuis 2016, le Bénin a entrepris une série de réformes pour renforcer la décentralisation et améliorer les conditions de vie des populations rurales.
Raphaël Akotègnon a souligné que jusqu’en 2016, le pays ne comptait que six départements effectifs au lieu des 12 prévus par la loi. Cependant, entre 2016 et 2020, la création et la mise en fonction des 12 départements ont été concrétisées, accompagnées de la nomination de préfets et d’autres responsables administratifs dans toutes les préfectures. Cela a permis de réduire les tracasseries administratives et d’apporter des solutions aux populations sur place, évitant ainsi des déplacements coûteux et longs vers les grandes villes. Le ministre a aussi mis en avant le renforcement des préfectures, notamment à travers le recrutement de 108 agents en 2018 et la création de nouveaux postes dans les préfectures, dont des conseillers juridiques et financiers. Ces réformes ont permis de moderniser l’administration locale et de la rapprocher des citoyens.
La réforme de la décentralisation pour un développement inclusif
La réforme structurelle lancée par le gouvernement vise à améliorer la gouvernance des Communes, notamment en séparant les fonctions politiques des fonctions administratives et techniques. Selon le ministre, cette séparation permet aux techniciens d’effectuer leur travail sans interférence politique, garantissant ainsi une gestion plus transparente des ressources communales. Près de 500 agents spécialisés (financiers, planificateurs, spécialistes du foncier, etc.) ont été déployés dans les Communes pour améliorer leur gouvernance.
Augmentation substantielle du FADeC et investissements dans les infrastructures
Un des points majeurs abordés par Raphaël Akotègnon a été l’augmentation du FADeC. Avant 2016, les Communes recevaient environ 22,3 milliards de FCfa par an, mais depuis cette date, ce montant a plus que doublé. Entre 2016 et 2023, près de 400 milliards de FCFA ont été alloués aux Communes dans le cadre du FADeC-investissement, soit une moyenne de 50 milliards de FCfa par an. Ces fonds ont permis de financer près de 7 500 infrastructures socio-administratives, dont des écoles, des Centres de santé, des infrastructures de transport et d’accès à l’eau et à l’électricité, dans les 77 Communes du pays.
La promotion de la Police municipale : un enjeu de sécurité
Le ministre a également évoqué la nécessité de promouvoir la Police municipale pour assurer la sécurité des citoyens, particulièrement dans les Communes où les activités économiques sont en pleine expansion. Avant 2016, seule la Commune de Cotonou disposait d’une Police municipale. Aujourd’hui, le gouvernement met en place une nouvelle initiative pour doter sept Communes d’une Police municipale composée de 1 100 agents. Ces agents assureront la sécurité locale et aideront à maintenir l’ordre public.
Vers une décentralisation plus efficace
Dans ses perspectives, Raphaël Akotègnon a rassuré que la décentralisation deviendra de plus en plus une réalité tangible pour les Béninois. « Nous travaillons pour que les populations n’aient plus besoin de se rendre dans les grandes villes pour bénéficier des meilleures conditions de vie. Avec l’ampleur des réformes dans tous les secteurs, le développement à la base est désormais en marche », a-t-il conclu.
Léonce Adjévi