Le président Patrice Talon aura eu le mérite de donner du sens à la gouvernance locale depuis l’organisation en 1993 des états généraux sur l’administration territoriale. Dans sa dynamique de la rupture, la décentralisation et la gouvernance locale ont porté le manteau de la régénérescence.
Le Fadec mieux surveillé sous Talon
Le régime de 2016 n’est pas allé de main morte sur le contrôle du Fadec. Des audits ont été multipliés. Déjà avant son avènement des malversations étaient constatées. Sur le site www.jumelages-partenariats.com, un article publié le 06 octobre 2020 laisse donner raison à la démarche du gouvernement béninois d’auditer régulièrement l’utilisation de ces fonds. « Comment se porte la décentralisation dans notre cher beau pays ? Difficile de répondre à cette question qui a tout l’air d’un piège ! Entre le piétinement des textes de lois sur la décentralisation (notamment les compétences des Communes) et les résultats obtenus, les collectivités locales et l’Etat central sont à couteaux tirés. En effet, Patrice Talon alors candidat, s’est présenté comme un président réformateur. Elu en 2016, après quatre (4) années d’exercice du pouvoir au sommet de l’Etat, le chef du gouvernement béninois s’est plutôt illustré comme un révolutionnaire. Tout sinon presque, dans le secteur de la décentralisation, a connu un profond bouleversement, mettant à nu l’inefficacité des Communes, à priori peu ambitieuses pour une véritable transformation des territoires. Cette réalité sera éteinte par l’enquête d’un confrère, dirigée par la Maison des médias du Bénin avec l’appui de Osiwa, dans le secteur de l’éducation », a-t-on lu. « Selon les investigations des confrères qui ont sillonné huit (8) écoles dans quatre (4) Communes différentes, en ce qui concerne la gestion du Fadec-infrastructure scolaires, le résultat a abouti à un thème formulé comme suit : « Fadec: l’école malade de la mauvaise gestion des subventions ». Vadim Quirin, journaliste au Quotidien « Nouvelle Expression » alerte : « Au niveau de nos Communes, il y a des menaces sur la sécurité des infrastructures scolaires et leur durabilité : le gaspillage de deniers publics du fait de la dégradation précoce des infrastructures et ouvrages ; les risques de dépenses importantes de réparation ; le défaut de traçabilité et de transparence pour les marchés irrégulièrement attribués ; la non atteinte des objectifs ; la non réalisation des infrastructures et ouvrages à bonne date ; la non jouissance à temps par les populations des impacts bénéfiques des ressources investies… ». Les images collectées à propos donnent des frissons », a dénoncé l’écrit.
Alassane Seidou sur les audits
Au temps de la moisson en 2020, le ministre Alassane Seidou a éclairé la lanterne des Béninois sur cette démarche en ces termes : « Nous avons intensifié les audits ces dernières années de manière systématique. On fait des audits dans les Communes et ces audits sont réalisés par l’Iga « Inspection générale des affaires administratives » et l’Inspection générale des finances. Nous faisons aussi des contrôles techniques interne et des contrôles techniques externes. C’est-à-dire que parfois, nous avons recours à des compétences pour contrôler certains ouvrages, certains engins. Et lorsqu’on a des éléments de présomption de malversation ou de mauvaise conduite des procédures, on demande à l’inspection, la vérification. Tout ça se fait. Lorsque c’est avéré, souvent c’est par rapport aux marchés publics, le dossier est envoyé à l’Arm « l’Autorité de régulation des marchés publics ». Et là, les sanctions tombent. Il y a des maires qui sont exclus, qui ne peuvent plus intervenir dans la passation des marchés. C’est clair. Mais une chose est sûre, quand il y a malversation, les ressources doivent être remboursées. C’est une exigence et c’est pour cela que nous agissons beaucoup en amont pour dissuader et éviter que cela se passe. Mais quand ça se passe, les ressources doivent être remboursées. Il n’y a rien à faire, sinon on coupe. On n’envoie plus le Fadec et quand on n’envoie pas le Fadec, les remous commencent au niveau du Conseil communal ; ça va à l’Administration communale et puis ça se répand dans toute la population. Les maires étant des élus, ils ont l’ambition de revenir la prochaine fois donc ils ne veulent pas qu’ils soient taxés de mauvais gestionnaires. Donc, de plus en plus, on sent quand même que les maires corrigent leurs pratiques parce qu’il y a beaucoup d’actions en amont qui dissuadent. »
Ces audits effectués qui ont créé la débandade totale dans le rang des maires, ont été pensés par certains comme un moyen de pression ou d’oppression de ces autorités communales. Mais le gouvernement n’a pas reconnu cet état de choses. Sur la question « parfois on entend un peu parler les gens, c’est un peu comme si on fait de récupération politique autour, comment ça se passe réellement ? Est-ce que les audits sont parfois des moyens de pression ? », Alassane Seidou répond : « Non jamais ! Il y a des recours. Si un maire se sent opprimé, il y a des voies de recours. Et en dehors de ça, c’est que lorsque les auditeurs donnent les résultats, c’est envoyé au maire. Il fait des observations. Le maire doit réagir par rapport à tout ce qu’on lui reproche et s’il apporte les preuves qu’il n’est pas responsable, eh bien, il est acquitté. »
Bienvenue Agbassagan
(Suite dans la prochaine parution)