Trois jours après le décès de Firmin Aimé Kouton, précédemment préfet du département du Zou, l’émotion est encore à son comble. Un tour à la préfecture d’Abomey, son lieu de travail, a permis de s’en convaincre. Les agents, bien que présents à leurs postes, sont consternés. Leurs visages froissés laissaient lire le deuil. Les usagers ayant effectué le déplacement pour solliciter un service compatissent également à leurs douleurs. Perplexes devant la disparition de leur patron, ils remuent leurs méninges sur ce qui pourrait être à l’origine de cette mort subite. «Ce mardi-là, il ne présentait aucun signe de malaise. Il était resté au bureau jusqu’à midi avant de prendre départ pour Cotonou », se souvient l’un des collaborateurs du défunt. « C’est difficile d’accepter sa mort !» a-t-il lâché en sanglot. Le Secrétaire général du département a également du mal à se remettre de cette disparition parce que se rappelant la dernière image de son patron, ce mardi : « Il m’a dit qu’il s’en va. Je lui ai souhaité un bon voyage. Je le regardais descendre les marches des escaliers. Du balcon, je l’ai suivi du regard et son garde-corps lui a ouvert la portière de sa voiture. Puis ils sont partis», a confié Julien Ouankpo qui a ajouté : « Quelques heures après, j’ai appris sa mort», a-t-il rappelé dans un soupire. Sous la bâtisse coloniale abritant le bureau du préfet, la photo de l’illustre disparu, dans sa tenue de commandement, est soigneusement posée sur une table, une bougie allumée à côté avec le livre de condoléances. Les visiteurs presqu’en larmes, s’inclinent devant la photo du disparu, avant de coucher quelques phrases dans le livre de condoléances. Pour Olouyitan Chègoun Aman Challa, Firmin Aimé Kouton était un guerrier, un cadre qui a su conduire le département de main de maître depuis bientôt neuf ans.
Zéphirin Toasségnitché (Br Zou-Collines)