Le Bénin n’a pas pu réaliser l’exploit de la manche retour du match contre la Tanzanie comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022. Dimanche 10 octobre 2021 au stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou, les Ecureuils ont été tenus en échec par les Taifas stars de la Tanzanie (0-1) compromettant ainsi les chances de qualification du pays à la prochaine messe mondiale du football.
Les chances de qualification du Bénin à la Coupe du monde Qatar 2022 commencent à s’amenuiser. La victoire du dimanche 10 octobre 2021 que les Ecureuils devraient s’offrir pour conserver leur place de leader du groupe J avec 10 points n’a pas été au rendez-vous. Sur leurs propres installations et devant plus de 15 000 spectateurs, les poulains de Michel Dussuyer ont été cueillis à froid dès la 5ème minute de jeu par les visiteurs. Toutes les tentatives de Mickaël Poté, Steeve Mounié et autres pour revenir au score et remporter le match se sont révélées vaines. C’est ainsi qu’au coup de sifflet final de l’arbitre et à l’issue du match Madagascar-République démocratique du Congo, le Bénin loge à la deuxième place du groupe J et à égalité de points (7 points) avec la Tanzanie qui est leader à la différence de buts marqués. Les deux autres pays que sont la Rdc et Madagascar sont respectivement 3ème et 4ème avec 5 et 3 points. L’espoir de sortir meilleure équipe du groupe s’étiole et le pays sera obligé de se lancer dans les calculs anormaux des dernières journées. Cette piètre performance des Ecureuils même si tout est encore possible dans le groupe J comme le pense le technicien français vient remettre au goût du jour les carences de l’équipe nationale que sont l’absence d’un meneur, l’inexistence d’un fond de jeu et le coaching hasardeux. Les Béninois et surtout les férus du sport roi pensaient que la percée de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) Egypte 2019 où le Bénin était en quart de finale allait offrir une maturité à son football en ensevelissant l’improvisation et l’amateurisme qui le caractérise. Erreur ! Le diagnostic est nauséeux car aucune progression.
Un virage inquiétant
Le sport roi béninois prend un virage dangereux pour plusieurs raisons. Tenez ! Le pays ne dispose pas actuellement d’un seul joueur attaquant virevoltant capable de changer à tout moment le cours des matchs. S’agissant de la défense et du milieu de terrain, ils sont quasiment inexistants. A ces cruciaux problèmes, il faut ajouter le défaut d’engagement chez les joueurs malgré les primes colossaux que met le gouvernement à leur disposition et les autres dispositions prises pour leur offrir de meilleures conditions de jeu. Les rares joueurs qui tentent de prendre des initiatives s’égarent en cours de chemin. S’agissant du fond de jeu, il n’existe pas. L’équipe nationale n’est modèle en rien. Sur la quasi-totalité des matchs, 90% des temps de jeu sont consacrés par les Ecureuils à observer les adversaires qui imposent leur système de jeu. Les réveils tardifs supposés raviver la flamme de l’espoir ne sont que de courte durée. Quant à l’encadrement technique, les choix des sélectionneurs en l’occurrence Michel Dussuyer posent de véritables problèmes. Les systèmes de jeu au moment où des victoires s’imposent laissent pantois. Même si victoires il y a, elles ne sont jamais sur la durée. L’équipe évolue en dent de scie. Les matchs les plus faciles à gagner pour se qualifier aux messes continentales et mondiales sont perdus. En témoigne la défaite face aux Sierra Léonais le 15 juin dernier en Guinée Conakry, synonyme d’élimination à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (Can) Cameroun 2022. En somme, le Bénin présente aujourd’hui un football approximatif très loin du haut niveau. Le bilan est mitigé avec une déception à la clé. Le public sportif rêve d’un football de type nouveau qui va hisser le pays dans le concert des grandes Nations de football.
Serge Adanlao
Encadré
Jodel Dossou, la cause de la défaite béninoise ?
A la veille de cette piètre prestation des Ecureuils, une scène peu ordinaire s’était produite. L’exclusion de Jodel Dossou, de l’effectif pour « faute grave » par le sélectionneur Michel Dussuyer. En effet, sans informer l’encadrement technique, le joueur de Clermont Foot 63 est sorti nuitamment pour rentrer au petit matin du vendredi 8 octobre, avant-veille d’une rencontre cruciale. Après avoir échangé avec les autorités compétentes, le coach a éjecté le milieu de terrain clermontois qui avait pourtant son mot à dire dans la rencontre. Pour beaucoup d’observateurs sportifs, cette décision n’a pas été sans conséquence sur le moral de la troupe. La sanction appliquée serait trop forte au regard de l’enjeu du match et du niveau de l’équipe. Le Bénin ne disposant pas d’une équipe compétitive pouvant se passer de certains de ses cadres, il fallait gérer au mieux la situation. Tout en tirant les oreilles au joueur fautif qui a d’ailleurs reconnu son erreur dans un post sur sa page Facebook le samedi 9 octobre, il fallait penser au match. Malheureusement, Michel Dussuyer est resté ferme sur sa décision qu’il devra assumer. Avec cette défaite, le sélectionneur national et les siens viennent de briser le mythe de l’invincibilité à domicile du Bénin après 10 bonnes années. Pour rappel, la dernière défaite des Ecureuils à domicile remonte à juin 2011 où Béninois et Ivoiriens se séparés sur le score de 2 buts#6. La sérénité au sein de l’équipe aurait peut-être permis de mieux négocier cette rencontre. Mais le coach a décidé autrement. A lui le dernier mot et à la Fédération et au Ministère des sports, la décision conformément au cahier de charges signé.
S. A.