(Des chiffres évocateurs)
Depuis quelques années, le régime du Nouveau départ a fait l’option de moderniser et de fluidifier l’administration publique à travers une politique conséquente de dématérialisation des services offerts aux usagers. A la croisée des chemins, le pari semble avoir été tenu au point où, le Bénin se positionne aujourd’hui, au plan africain comme l’un des pays qui se révèlent dans le domaine de la révolution digitale.
Les réformes et innovations dans le secteur du numérique et de la digitalisation, ont un impact certain sur la qualité des services offerts aux populations. Cela reste une évidence selon le directeur de l’Agence des systèmes d’information et du numérique (Asin) pour qui, les investissements colossaux consentis par le gouvernement en vue d’améliorer l’outil internet, n’ont pas été vains. « C’est un secteur qui est extrêmement dynamique. A l’étape où nous en sommes, quand vous faites le bilan de tous les services dématérialisés de l’Etat, nous avons plus de 1000 aujourd’hui identifiés », a confié Marc-André Loko qui a souligné que ce secteur est à 25% des performances envisagées. Le Bénin a fait un travail de priorisation des services dématérialisés. Autrement dit, un point d’honneur est mis sur l’utilité du service mis en place. L’état civil, le casier judiciaire, le numéro Ifu, le Registre du commerce et de crédit mobilier (Rccm), sont entre autres, des services de premier plan. « Aujourd’hui, nous sommes parmi les tout premiers pays à l’échelle continentale pour la délivrance de ces services », s’est félicité le directeur de l’Asin. De ses explications, il ressort que le Bénin a adopté une approche holistique en matière de création des e-services. Cependant, une priorité est accordée aux secteurs productifs, c’est-à-dire ceux qui sont prioritaires pour l’Etat. Il en est ainsi des secteurs tels que le tourisme, les infrastructures, les finances, la santé, la justice qui sont des secteurs structurants et qui, de ce point de vue, bénéficient d’une attention particulière.
Des percées remarquables
Les efforts du Bénin relativement à la maturité en termes de gouvernance électronique n’ont pas manqué d’être reconnus par certaines institutions dont la crédibilité n’est plus à démontrer à l’échelle mondiale. A titre illustratif et selon un indice de la Banque mondiale, en décembre 2022, le Bénin a été classé au 8ème rang à l’échelle africaine, exæquo avec le Rwanda qui est pourtant réputé être une nation leader dans la transformation numérique et dans le digital. Pour Marc-André Loko, cette performance est le signe patent de ce que le Bénin a fortement progressé et est au-dessus de la moyenne mondiale. Le défi pour le Bénin selon le directeur général de l’Agence des systèmes d’information et du numérique, est d’intégrer le prestigieux cercle des grandes nations qui ont posent pour des modèles dans le secteur.
Du taux de pénétration des services par les populations
La dématérialisation des services publics au Bénin est une réalité indéniable. Cependant, beaucoup s’interrogent sur le niveau d’adoption de la kyrielle de e-services mis en place par les populations. Sur la question, le directeur de l’Asin a indiqué que l’avènement des services dématérialisés induit un changement qualitatif et progressif des habitudes. Le taux de pénétration de ces services, à en croire Marc-André Loko, est encourageant. A titre d’exemple, « en l’espace de deux ans et demi, il y a plus de 500.000 casiers judiciaires délivrés par le canal digital. Pour ce qui est de la dématérialisation du paiement des factures de la Sbee et de la Soneb, en l’espace de deux, pratiquement 1 million de factures ont été payées par ce biais. Ce qui représente environ 20% des transactions». Ces chiffres sont évocateurs de ce qu’il y a une frange importante de la population qui ont adopté les e-service. Ils révèlent qu’il y encore des efforts à faire pour maintenir le cap et rallier le grand nombre.
Gabin Goubiyi