Pierre après pierre, le gouvernement balise la voie, devant mener à une de ses ambitions-phares : faire du Bénin, une des destinations touristiques, les plus prisées de l’Afrique occidentale, voire de l’Afrique. Lentement mais sûrement, le rêve prend corps…
Au cours du Conseil des ministres, en date du 22 juin 2022, il a été décidé de la création d’un Comité de développement touristique. Il a entre autres missions, l’analyse, le suivi-évaluation, et l’optimisation des domaines directs et indirects, pouvant concourir à ce vœu si cher, au chef de l’Etat : inscrire le Bénin, dans les agendas de tous les grands manitous, du tourisme international. Parallèlement il a été révélé, que le gouvernement béninois, a conclu un accord avec la compagnie française Corsair, spécialisée dans le transport long courrier, en vue de desservir la ligne Cotonou-Paris-Cotonou. Un pas de plus, dans la direction fixée.
Une destination à prix compétitifs
L’accord avec Corsair, entrera en vigueur, dès le mois de novembre prochain, et il permettra de ‘’démocratiser’’ la desserte du Bénin. En effet, il facilitera la vie aux usagers, en leur offrant, la possibilité de voyager à coût réduit, et en toute période ! On comprend donc qu’un nouveau palier vient d’être ainsi franchi, dans les objectifs que s’étaient fixés le gouvernement et son chef, dans le Pag. Tant, cet accord avec Corsair, permettra surtout de « créer les conditions de connectivité aérienne efficace, pour un afflux vers la destination Bénin, tenant compte des investissements massifs consentis, dans le secteur touristiques ».
Corsair, faut-il le rappeler, anciennement Corsair Fly, fondé en 1981, est basé à l’aéroport de Paris-Orly, et dessert principalement les départements d’Outre-mer. Sa flotte, depuis mai 2022, est composée de 4 Airbus A 330-300, et 5 Airbus A 330-900 néo. En dehors donc des ciels de la Guadeloupe, de la Martinique, La Réunion ou Mayotte, où on peut régulièrement sa bannière, Corsair était aussi présent en Afrique, sur des destinations comme Abidjan et Bamako. Cotonou vient donc d’intégrer cette short liste, au niveau africain. Ainsi qu’il est prévu dans l’accord, le nouveau venu, assurera un service aérien régulier, aller-retour, Paris (aéroport d’Orly)-Cotonou, à des prix compétitifs, par vol direct, trois fois par semaine, soit mardi, jeudi et dimanche. On le voit bien, c’est un des chaînons manquants, au développement touristique tant souhaité, qui vient ainsi d’être ajouté. Il vient donner du tonus, à la politique de renforcement, et d’accroissement de l’offre touristique, touchant déjà plusieurs domaines : l’art, la culture, le patrimoine, le mémoriel, le tourisme de luxe et de plaisance. Au nombre des chantiers dont nombre sont déjà opérationnels ou en phase de finition, citons le complexe Marina, la route des pêches (phase 2), la rénovation du Fort portugais, le Musée international de la mémoire et de l’esclavage (Mime), la cité lacustre de Ganvié, bientôt éclairé, la route des tatas, le parc Pendjari, la cité balnéaire d’Avlékété, avec le village vacances Club Med ! La liste n’est pas exhaustive. Loin s’en faut. Mais un bref zoom s’impose, sur les deux derniers projets énumérés, tant ils sont symboliques : le parc Pendjari déjà opérationnel, et la cité balnéaire en phase de démarrage.
Des vacances de rêve, et du tourisme animalier
Le parc Pendjari, est au nombre des tout premiers chantiers, à bénéficier de l’attachement particulier, du président Talon, au secteur du tourisme. Notons que d’une superficie de 32.250 km2, ce parc est à cheval entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. C’est l’un des derniers bastions, des 1700 éléphants de la région, et il abrite le quart des 450 lions restants, de l’Afrique de l’Ouest, en danger d’extinctions. Diverses espèces d’antilopes le parcourent, sans compter une population de guépards, et près de 460 espèces aviaires. En mai 2017, le gouvernement béninois a confié sa gestion à un professionnel, internationalement reconnu dans le domaine : African Parks. A ce propos, 23 millions de dollars US, ont été engagés sur 10 ans par le gouvernement béninois, la Fondation Wyss et le National Geographic. Le parc de la Pendjari, a ainsi recruté, le groupe d’écogardes le plus important, et le plus professionnel de son histoire. Malheureusement les problèmes liés à l’insécurité dans la région, empêchent pour l’instant, le parc de tourner à plein régime. Il n’en demeure pas moins, que c’est là un des meilleurs investissements pour aujourd’hui et demain, consenti par le régime de la Rupture. En protégeant la dernière étendue sauvage d’Afrique de l’Ouest, et ses espèces emblématiques, le gouvernement consolide un atout pour l’économie nationale, tout en positionnant le Bénin, comme une destination mondiale, du tourisme animalier. L’autre géant en construction, c’est bien cette cité balnéaire d’Avlékété, qui changera de fond en comble, toute cette région de la côte béninoise, anciennement côte des esclaves. Car le Club Med, qui en aura le leadership, est un mastodonte dans le domaine. En effet, l’ancienne Club Méditerranée, entreprise française créée en 1950, par le Belge Gérard Blitz, commercialise principalement, des séjours des villages de vacances, dans le monde entier .Le groupe exploite près de 70 villages et un voilier de croisière. Comme village sous son pavillon en Afrique, on peut citer les plus emblématiques : Agadir Marrakech la Palmeraie, et Yasmina au Maroc ; Cap Skirring, et Saraba au Sénégal ; Djerba la Douce en Tunisie. Avlékété, la Gracieuse ou la Mielleuse, fera donc aussi bientôt, son entrée dans cette boîte à merveille. Alors, que trouver mieux dans ce puzzle qui s’emboîte lentement, mais surement, qu’une compagnie, comme, Corsair, pour booster la destination touristique en devenir ? Avec la Rupture, le meilleur reste à venir…
Ben Olawalé (Coll. ext.)