« Les appels à l’allègement de la dette ont un côté « déjà vu » avec des résultats controversés. L’option d’un soutien à l’endettement adéquat et responsable me semble un meilleur choix qu’un appel à l’indulgence. » C’est dans un message posté sur sa page Facebook, jeudi 23 avril 2020, que Romuald Wadagni, ministre béninois de l’Économie et des finances, affiche cette position sur la dette africaine. Et prend ainsi le contre-pied de plusieurs personnalités africaines et internationales. En effet, les effets pervers de la crise conséquente au coronavirus, ont amené, ces dernières semaines, plusieurs experts à demander l’annulation de la dette africaine. Cette position soutenue par les chefs d’Etat français et sénégalais, par exemple, n’a pas l’assentiment du président béninois Patrice Talon. Selon l’argentier béninois, la position du président Talon, envoyée au Fmi, il y quelques jours s’articulent autour de deux points essentiels dont l’aide à la mobilisation urgente de liquidité nouvelle en lieu et place des annulations ou moratoires de dette et la relance des économies africaines via des financements concessionnels. « L’allègement de la dette ou un moratoire constitue dans ce contexte, un appel à l’indulgence des créanciers et n’apporte pas de solutions structurelles aux difficultés des États », ajoute Romuald Wadagni.