Depuis plus de trois siècles, le dieu du fer Ogou a été emporté par les colons. Malgré tous les efforts du président Patrice Talon de le ramener au Bénin, rien n’y fit. Pour contourner cette difficulté, l’acteur culturel, Henri Biokou, a réalisé une nouvelle version sacralisée. C’est ce qui justifie la cérémonie de baptême et de sacralisation de cette divinité qu’il a organisée, le samedi 05 octobre 2024 à la place Ogoukomey à Porto-Novo avec la participation des adeptes du Vodoun.
La place Ogoukomey à Porto-Novo, ce week-end, était noire de monde. Adeptes du Vodoun et populations ont participé à la cérémonie de baptême et de sacralisation du dieu de fer Ogou, nouvelle version réalisée par l’acteur culturel, Henri Biokou. C’était un moment de réjouissances caractérisé par des chants et danses au rythme des religions endogènes et sacrifices d’animaux domestiques à l’honneur de la divinité.
Comment est venue cette idée ? Henri Biokou a souligné que la réalisation de cette version de dieu du fer Ogou est une représentation parfaite de l’ancienne emportée par les colons français, il y a plus de 300 ans. « Nous avons réalisé la meilleure statue nommée dieu du fer Ogou. J’ai demandé à toutes les autorités de l’État béninois, les têtes couronnées de la ville de Porto-Novo et à toutes les populations de venir baptiser cette nouvelle œuvre pour moi, parce qu’il y a eu de nos statues parties depuis 300 ans en France. Je les ai visitées au musée de l’Homme, musée George Pompidou et que le président Patrice Talon a fait tous ses efforts pour pouvoir récupérer cette oeuvre, dieu du fer Ogou. Jusqu’à présent, ce n’est pas encore là. J’ai eu l’idée de réaliser la deuxième version de cette divinité. J’ai dit que je vais le faire baptiser comme oeuvre sacrée à l’image de celle qui est partie depuis 300 ans…», a-t-il révélé. Il poursuit en précisant : « J’étais un jour à Paris et j’ai des amis Martiniquais et Antillais qui passaient. Une amie parmi eux m’a invité et on a parlé du Vodoun. Je lui ai dit que le Bénin est le berceau du Vodoun. Voilà comment l’idée est venue de créer cette nouvelle oeuvre du dieu du fer Ogou. Je me prépare pour une très belle exposition à Paris et en Belgique…»
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)