La Secrétaire exécutive de la Commune de Toucountouna a jeté l’éponge. Les troublantes révélations contenues dans sa lettre de démission rendue publique le 26 octobre 2023, remettent sur le tapis la question de la difficile cohabitation entre acteurs politiques et cadres techniques des mairies, en l’occurrence les Secrétaires exécutifs.
Après ses collègues Marcel Loukpé d’Abomey (fin septembre 2023) et Jocelyne Agbessi Djossou de Boukombé (août 2022), la secrétaire exécutive de la Commune de Toucountouna a rendu le tablier le 26 octobre 2023. Quand bien même elles ne sont pas à classer dans le même registre, ces démissions viennent s’ajouter aux cinq premières enregistrées au lendemain de la réforme structurelle du secteur de la décentralisation à savoir Ousmane Sanni Gamia des Aguégués, Soumaïla Pétroni Koda Issifou de Zè, Alidou Amos Asso de Pèrèrè, Prisca Homagnon Sokèhoun Gogan de Karimama et Modeste Nouléhoungbé Davi de Lalo. Quoique les démissions sont souvent flaquées de la formule protocolaire connue de tous, de profondes raisons sous-tendent ces jets d’éponge. Les troublantes révélations de la désormais ex-secrétaire exécutive de la mairie de Toucountouna, Sidonie Houndonougbo, constituent une parfaite illustration de la difficulté de cohabitation entre acteurs politiques et cadres techniques des Communes. Pour le récent cas du Se d’Abomey, selon les informations, l’ambiance au travail était devenue délétère entre lui et le maire Antoine Djédou. En cause, des actes (attestations de détention coutumière, convention de vente de terrain), pris par l’autorité communale, mais qui sont, en vertu des réformes entreprises par le gouvernement avec l’arrivée des Se, au sein des Communes d’une part, et au regard des textes sur la décentralisation d’autre part, de leur ressort. Des Secrétaires exécutifs et autres cadres techniques déployés dans les mairies à la faveur de la réforme subissent, à l’instar de Sidonie Houndonougbo sont en proie à moult pressions, menaces et intimidations de la part d’acteurs politiques membres des conseils communaux et même de tierces personnes. Le cas de Toucountouna révèle s’il en est besoin, la vulnérabilité de ces cadres techniques déployés dans les Communes au regard de leur impuissance à faire face à la pègre que la réforme est censée combattre. Ces chocs constituent également des épreuves pour la réforme qui se doit d’être consolidée pour le bonheur des populations.
Gabin Goubiyi