Joint par Bip radio, à la fin de la première journée du procès relatif à la disparition de 4 milliards de FCfa à la Direction générale des impôts (Dgi), Me Nestor Ninko, avocat de Blaise Salanon, a souligné des failles dans la procédure interne de la Dgi. Il a précisé que son client, un opérateur économique, ne reconnaît pas les faits et réfute les accusations d’association de malfaiteurs et de complicité dans le dossier. Il a également souligné que son client n’est pas impliqué dans des pratiques fétichistes contrairement à certaines allégations. Ci-dessous, l’intégralité de l’interview.
Bip radio : Vous représentez qui dans ce dossier ?
Me Nestor Ninko : Je suis le Conseil de Blaise Salanon.
Quel point peut-on faire de la première journée ?
A l’entame, la Cour a fait le rapport. Après quoi, elle a invité les accusés et procédé à l’interrogatoire du directeur de la gestion des ressources (Dgr).
Qu’est-ce qu’on retient essentiellement ?
On peut retenir qu’il y a des failles dans la procédure au niveau de la Direction générale des impôts, lesquelles ont permis aux uns et aux autres de s’engouffrer, pour qu’on arrive à ce qui nous a amené à la Criet. Deuxième chose, entre collaborateurs, entre supérieurs hiérarchiques et subalternes, il y a un excès de confiance, de sorte que les fondamentaux sont mis de côté pour donner droit à un copinage qui n’a pas su arranger les choses. Troisième et dernière chose qu’on pourrait retenir, il y a des évidences, il y a des fondamentaux qui sont attachés à l’organisation administrative de tous les services. Mais on remarque, au-delà de la résistance du moyen de défense des accusés, qu’ils s’attachent beaucoup plus à des futilités.
Qu’est-ce qui est reproché à votre client dans ce procès-là ?
Mon client, il lui est reproché l’association de malfaiteurs, complicité de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux.
Et il reconnaît les faits ?
Il ne les reconnaît pas.
Quelle est votre ligne de défense ?
Ma ligne de défense, je souhaite la réserver à la suite de la procédure.
D’accord, mais il a joué quel rôle ? Est-ce qu’il est agent des impôts ?
Non, il est opérateur économique et ce qui l’a impliqué dans le dossier. Quand Carlos Adohouannon a été désarticulé, à savoir quand le chèque de 224 millions de FCfa était rejeté pour défaut de provision, mon client était l’ami du père de Carlos Adohouannon. Et mon client, il s’essaie un peu à la tradition. Donc, il s’est rappelé que son père avait un ami du genre. Ils se sont connus à Abomey. Puis la nuit, il a appelé mon client pour dire qu’il voulait le voir. Il est allé, il ne connaissait même pas la maison. C’est le seul frère qui est allé le chercher. Donc, on lui a posé le problème pour dire « Ah, j’ai besoin de ton aide. Si tu peux me faire rembourser, je pourrais te rembourser par la suite. Où est-ce que je vais trouver un tel montant, je n’en ai pas. Donc, il faisait tard, il ne pouvait plus rentrer. C’est seulement le lendemain matin qu’il est parti. Et en partant, il a laissé son véhicule au domicile de mon client. Eh bien, c’est cette affaire de véhicule qui a fait qu’on a dû faire des perquisitions au domicile de mon client toute une journée.
On lui reproche d’être le féticheur de Carlos Adohouannon. Il est vraiment son féticheur ?
Non, pas que je sache.
Vous avez dit qu’il connaît un peu la tradition.
Ce n’est pas parce que je connais la tradition que je dois être féticheur pour quelqu’un qui est en difficulté. La preuve, le père d’Adohouannon est féticheur aussi.
Donc, votre client n’est pas féticheur, il n’est pas mêlé à cette affaire ?
Non, il n’est pas mêlé à ça.
Source : Bip radio