Ses leaders auront tout fait pour le maintenir actif, malgré le grand vent qui souffle depuis 2018. Mais, le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) n’arrive pas à résister véritablement aux effets de la réforme du système partisan au Bénin. Il s’éteint progressivement aux yeux de ses adeptes, tous impuissants.
« Tchoco Tchoco : on doit gagner » ! Malheureusement, on n’a pu rien gagner depuis 2016 qu’un nouveau vent souffle sur les partis politiques en République du Bénin. A ce jour, le parti de Maître Adrien Houngbédji ne compterait plus d’élu si les mandats des élus locaux n’avaient pas été reconduits en 2020. Que ce soit à l’Assemblée nationale et au niveau des conseils communaux et municipaux, le Prd n’existe plus. Ce serait peut-être exagéré de dire que le parti n’existe que de nom ; car, même les quelques élus locaux qu’il compte dans certaines communes ne lui sont plus entièrement fidèles. Est-ce que les instances de base du parti sont-elles encore toutes en place et fonctionnelles ? Y-a-t-il encore un véritable contact entre le siège national du parti et ses instances ? Combien de militants respirent encore le Prd et se soucient vraiment de son avenir ? Combien d’entre eux giclent encore aujourd’hui lorsqu’ils entendent parler du parti ou de son leader ?
Difficile aujourd’hui de citer le parti de l’arc-en-ciel là où on évoque les noms des plus grands partis politiques du Bénin. Maître Adrien Houngbédji, même de sa maison, ne peut plus se réclamer du rang des chefs de partis politiques les plus influents du pays. D’aucuns croiraient à une tentative de rabais si l’on affirmait que Paul Hounkpè, aujourd’hui, est plus en vue que Adrien Houngbédji sur le plan de l’animation de la vie politique. Nous parlons bien sûr du présent. Et d’autres analystes politiques pourraient dire que le statut d’opposant et surtout sa qualité de chef de file de l’opposition lui donnent la facilité d’avoir plus de visibilité que certains chefs de parti. C’est peut-être vrai. Mais, même au sein de la mouvance, s’il faut classer le Prd dans cette catégorie, n’aurait-on pas tort de vouloir comparer le Prd et son leader à un certain Jacques Ayadji de Moele-Bénin qui est très actif, très visible et très présent ?
Même la presse sait aujourd’hui vers qui se tourner lorsqu’il s’agit de prendre l’avis d’acteurs politiques sur l’état de la Nation et certains sujets d’intérêt national.
Crise cachée ou stratégie de ‘’remontada’’ ?
Les derniers échecs du parti doivent-ils être la cause du silence observé au sein de ses instances ? Moele-Bénin, pour revenir à cet exemple, n’a pas d’élu, et a également tenté sans succès de prendre part à des élections. Il en est de même pour l’Udbn de Claudine Prudencio, la Fcdb de Soumanou Toléba etc…Et pourtant, ces partis ne manquent pas d’entretenir des relations de proximité avec leurs militants et leurs structures de base. Ça se voit et se vit, régulièrement. Ce ne sont pas des actions à cacher. Si au Prd, ce silence perdure alors que des leaders comme Charlemagne Honfo ; Falilou Akadiri et consorts sont là alors que ça bouge dans les états-majors des autres formations politiques, alors qu’on nous fait croire que le parti est resté dominant dans la région de l’Ouémé Plateau et que c’est le critère prépondérant relatif à l’obtention de 10% des voix aux élections pour avoir d’élu qui l’a fait échouer, c’est qu’un problème se pose. Que se passe-t-il pour que même l’organisation d’un tournoi de pétanque ou de jeu de ludo dans un quartier de Porto Novo ou un village d’Adjarra pour donner de visibilité au parti et signaler son existence aux quelques militants restants ne se fait pas ? Qu’est-ce qui fait cacher des leaders alors que par le passé, ils n’attendaient pas forcément le mot d’ordre de l’une quelconque des instances du parti avant de faire bouger les militants à la base ?
Point n’est besoin de le rappeler ; la vie du parti semble être réduit aujourd’hui aux universités de vacances. Et là, encore, ce n’est pas fréquent. Moele-Bénin bat toujours le record à ce niveau. Cette année, le parti l’a encore prévue. Heureusement que le Covid 19 viendra camoufler beaucoup de choses. Les récentes mesures du Gouvernement seront sûrement utilisées pour justifier la faible participation des militants à cette rencontre. En réalité, il semble qu’on nous cache quelque chose au niveau de ce parti où tout dort encore à un peu plus d’un an des élections législatives.
Félicien Fagnon