Hier 7 octobre 2024 était un jour très attendu par beaucoup d’observateurs et une frange de la population béninoise. Les regards étaient en effet tournés vers la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) par devant laquelle devrait comparaître le sieur Steve Amoussou dans l’affaire Hounvi.
L’audience ouverte hier n’aura duré que quelques minutes. A peine évoquée, l’affaire a été aussitôt renvoyée au 18 novembre 2024. La raison du report à en croire Me Aboubacar Baparapé, l’avocat de celui qui est présenté comme Frère Hounvi, cyberactiviste et chroniqueur à charge contre le régime de la Rupture, est que la défense du prévenu a demandé que « le dossier soit mis de côté » afin de permettre aux avocats de le consulter, le temps que la Cour étudie d’autres dossiers pour permettre à la défense de mieux affuter ses armes, selon les confidences de l’avocat à Bip radio. Une demande qui selon l’avocat est tout à fait légale étant donné qu’elle relève du droit de la défense. En réponse à cette demande, le juge a purement et simplement décidé du renvoi du dossier au 18 novembre 2024. Un renvoi qui sonne comme une mauvaise nouvelle aussi bien pour le mis en cause mais aussi pour ses avocats. Ce renvoi implique la prolongation du séjour carcéral du sieur Steve Amoussou. Une peine pour l’homme et sa famille.
Un dossier sensible et complexe
Selon certains analystes, le renvoi intervenu dans l’affaire Steve Amoussou est plus ou moins évident. L’avocat du prévenu, Me Aboubacar Baparapé, a d’ailleurs implicitement reconnu la justesse de cette lecture. Pour lui, il serait prétentieux même pour la défense, d’espérer que le verdict en cette affaire soit rendu à l’audience d’hier, 7 octobre 2024 même si la défense entendait plaider pour la mise en liberté provisoire de son client. « Ce n’est pas un dossier simple où aujourd’hui, on allait vider. C’est un dossier très sensible. Chacun essaie de jouer sur les nerfs de l’autre », a confié l’avocat.
De l’équation Frère Hounvi
Comme il fallait s’y attendre, Steve Amoussou a plaidé non-coupable et a rejeté en bloc les accusations de « harcèlement par voie électronique, incitation à la publication de fausses nouvelles et provocation directe à la rébellion » mises à sa charge. A l’audience d’hier, 7 octobre 2024, Steve Amoussou présenté comme le chroniqueur politique Frère Hounvi a catégoriquement rejeté toute liaison de son identité avec ce dernier. Cette ligne de défense du mis en cause donnera inéluctablement du fil à retordre à la Cour même si un des avocats de l’homme, en l’occurrence maître Aboubacar Baparapé, l’avait présenté le 14 août 2024 comme étant le célèbre chroniqueur Frère Hounvi. Avant le professionnel de droit, l’opérateur économique Martin Rodriguez avait lors de l’alerte qu’il a donnée au petit matin du 13 août 2024, indiqué que l’activiste qui avait été kidnappé par des ravisseurs au Togo était bel et bien Frère Hounvi.
Abdourhamane Touré