Dr Edmond Houinton à propos du recrutement des Ddemp et Ddestfp : «  Le gouvernement a voulu donner un cachet à la chose… »

Le gouvernement du ‘’Nouveau départ’’ a lancé un appel à candidature  pour la sélection des Directeurs départementaux des Enseignements maternel et primaire et des Directeurs départementaux de l’Enseignement secondaire,  technique et de la formation professionnelle, le lundi 8 août 2022.  Ce communiqué renvoie à ce qu’il s’agit d’un nouveau mode  de désignation de ces  autorités autrefois nommées sans concourir par dépôt de dossier.  Une nouvelle donne dont le Dr Edmond Houinton, Directeur départemental  de l’Enseignement secondaire technique et de la formation professionnelle de l’Atlantique  parle dans cette interview.

Le Matinal : Quelle appréciation faites-vous de l’appel à candidature du recrutement des Ddemp et Ddesftp ?

Dr Edmond Houinton: Avec l’avènement de ‘’la Rupture’’, beaucoup de reformes ont eu lieu. Vous savez qu’au niveau de l’enseignement aujourd’hui, c’est la gestion axée sur les résultats. On veut faire désormais des Directions départementales des structures de renforcement, des structures autonomes même si elles doivent dépendre des ministères. Il faut que ces institutions produisent des résultats fiables. L’enseignement aujourd’hui n’est pas à abandonner. L’éducation est la base de tout développement. C’est le pilier même du développement. Alors moi, je suis très content parce qu’on  va donner à l’autorité départementale des atouts pour montrer ce qu’elle doit pouvoir apporter à la géostratégie au plan éducationnel.

A vous entendre, on est tenté de demander s’il y avait maldonne ?

Le gouvernement a voulu donner tout simplement un cachet à la chose. Il faut voir le Conseil national  de l’éducation (Cne) et comparer comment le regroupement a été fait. Le cas des Secrétaires exécutifs (Se)  aujourd’hui dans les mairies, ce sera la même chose. Ce n’est pas que par le passé, c’était du clientélisme. Ce n’est pas que par le passé de façon politique, on choisit les gens. C’est suivant des critères. Mais aujourd’hui, le gouvernement et le Cne ont choisi de passer par cette voie. Avant, on pouvait choisir le Directeur départemental comme cela s’entend. Lorsque le Directeur départemental ne fait pas ce qu’il doit faire, lorsqu’il ne répond pas aux désidératas du gouvernement,  il peut être changé. Aujourd’hui, on lui donne d’autres cahiers de charges. On lui montre qu’il a des cartes en mains. Dans les conditionnalités, il est demandé au postulant de répondre à certaines normes. Il va écrire pour dire ce qu’il doit faire pour relever le niveau de son département au plan éducationnel. C’est ça qui est très important. Avant, rien de cela ne lui était demandé. On le nommait et il travaillait. Mais aujourd’hui, il doit produire un mémoire sur lequel lui-même doit travailler, c’est le plus important.

Il se pourrait qu’avant d’être nommé Directeur départemental, si vous n’avez pas une coloration politique en phase avec le pouvoir en place, vous ne pouvez pas occuper cette fonction ?

Même si vous êtes technicien, même si vous êtes le plus chevronné au monde et qu’on doit choisir, c’est toujours la politique du gouvernement. On ne peut pas vous nommer si ce n’est pas la politique. On ne peut pas regarder simplement en l’air et vous nommer. On va voir d’abord qui vous êtes et ce que vous faites dans la société. Ce qui se fait maintenant surtout par appel à candidature, c’est très bien et c’est le mérite. Il faut donner des outils à celui qui  postule et qui pourra répondre de ce qu’il aura à faire.

Votre mot de fin

Je voudrais juste dire que cet appel à candidature amène tout le monde à être au même niveau et j’appelle tout le monde à y postuler.

Propos recueillis par Bienvenue Agbassagan