Les cours de géographie sur les ressources minières du Bénin ne sont pas des affabulations. Le Bénin dispose bel et bien d’un potentiel minier capable de satisfaire ses besoins économiques. Si pendant longtemps, l’exploration de ces ressources n’a été que théorique, le gouvernement du Nouveau départ a préféré du pragmatisme pour affronter l’arriération économique entretenue. Désormais, le tableau sombre que présentait le secteur s’estompe et fait place à l’espoir.
« Le Bénin est un pays minier et nous sommes également un pays pétrolier », a rassuré le ministre Samou Seidou Adambi lors de la quatrième année d’exercice du gouvernement de la Rupture. A l’entendre, la terre des Houégbadajavi dispose des ressources minières comme cela est enseigné et appris sur les bancs, à l’école. De l’or, du pétrole, du fer, du marbre et du calcaire sont au Bénin et peuvent servir à booster l’économie nationale. Le secteur des mines et de l’eau avait juste une carence de réformes efficaces et efficientes. Le diagnostic fait, la thérapie de choc a été proposée par le président Patrice Talon et son gouvernement depuis 2016. Du Programme d’actions du gouvernement (Pag) 2016-2021, il est retenu le renforcement de la résilience du secteur de l’énergie aux impacts des changements climatiques, la recherche pétrolière et sécurisation de l’approvisionnement en produits pétroliers et en gaz naturel, la recherche, la promotion et la valorisation des ressources minières. Dans la mise en œuvre du programme, des résultats qui appellent à aller plus loin pour faire jouir le Bénin de son plein potentiel minier ont été obtenus. « Il y a une vingtaine d’années, nous étions membre de l’Opep, mais de 1998 à nos jours, nous avons complètement arrêté l’exploitation du pétrole parce que cela n’a pas été géré comme il se doit. A l’arrivée du gouvernement du Nouveau départ, il a été décidé d’arrêter tout et de réformer tout le secteur. Depuis tout ce temps, nous avons engagé des experts en la matière qui ont fait leurs preuves dans la sous-région et au-delà de l’Afrique pour nous accompagner afin de mieux asseoir un secteur pétrolier attractif qui puisse permettre aux plus gros de ce secteur tels que Total et autres de s’intéresser à notre pays. Nous l’avions dit en 2018 lors de l’an 2 de la rupture, le Bénin n’est pas un pays maudit. Le Bénin est un pays béni. Il y a le pétrole et ce pétrole, nous l’avons en mer beaucoup plus ; donc il n’est pas sur le terrain de X ou Y », a renseigné le numéro 1 des mines et eau au Bénin.
De l’or dans 5 localités
Selon les supputations, le Bénin disposerait de pétrole à Banikoara. Mais c’est une fausse alerte. La conclusion des recherches précise que cette Commune de la partie septentrionale du pays a, dans son sous-sol de l’or. A suivre le patron du secteur minier, le Bénin possède de l’or à Banikoara, Malanville, Madécali, Tchoumi-Tchoumi et Perma. « Les recherches se poursuivent dans le secteur minier, de même que la mise en place d’un cadre attractif pour les compagnies parce que l’Etat ne peut pas investir dans un domaine comme celui-là ; c’est laissé aux compagnies qui savent où trouver les ressources parce que les sous qu’il faut investir dans ce secteur sont colossaux. C’est en termes de centaines de milliards de francs Cfa. Donc, on met le cadre réglementaire qu’il faut pour attirer les investisseurs. Aujourd’hui, nous pouvons vous dire qu’à Perma, nous avons déjà installé deux (02) compagnies qui ont démarré il y a à peine un (01) mois. Elles vont démarrer bientôt les recrutements. L’exploitation de l’or de Perma était faite par des orpailleurs clandestins, sans contrat. Par le passé, c’est vrai qu’il y a une industrie avec qui un contrat a été signé, mais qui n’est pas allé au bout, compte tenu du cadre qui n’était pas vraiment attrayant. A notre arrivée, on a tout arrêté pour reprendre à zéro. Avec l’accompagnement de l’Uemoa et de l’Union Africaine, nous avons aujourd’hui un code minier qui sera envoyé à l’Assemblée nationale pour étude et validation. Un code attractif qui puisse permettre à n’importe quel minier d’où qu’il vienne de s’intéresser à notre pays. Et déjà, nous avons à notre porte beaucoup de compagnies minières, entre autres canadiennes et australiennes, pour être au Bénin d’ici quatre (04) mois. La matière existe. Il faut permettre aux compagnies de venir investir pour approfondir les recherches et maintenant évaluer la quantité avant que l’exploitation proprement dite ne démarre », a expliqué le ministre Adambi en 2020 avant de promettre : « Nous allons tout mettre en place pour que les générations futures puissent en bénéficier. Tout ce que nous faisons aujourd’hui, c’est pour les générations à venir »
11 blocs pétroliers au Bénin
A en croire l’autorité ministérielle, le Bénin dispose d’un Code minier révisé pour mieux contrôler les différents méandres de son secteur. Les statistiques ont révélé environ vingt-et-une (21) compagnies pétrolières de taille. « Ces compagnies (Ndrl) savent mieux que nous-mêmes ce que nous avons comme richesse. Elles ont des données qui balayent toute la côte ouest-africaine dont notre pays. Nous avons onze (11) blocs pétroliers dont deux (02) en offshore, c’est-à-dire sur terre ferme et les neuf (09) autres en eau avec six (06) en eau profonde et trois (03) pas en eau profonde. Ces blocs sont convoités par ces compagnies pétrolières qui viendront bientôt et nous allons asseoir quelque chose de potable avec toutes les réformes qui sont opérées », avait souligné le ministre Adambi. « Un fonds de développement va être créé pour que toutes les ressources qui entrent, puissent être tracées. Chaque franc qui va entrer désormais par le biais du pétrole béninois sera tracé non seulement par l’autorité béninoise, mais la Banque centrale aussi va être impliquée dans la gestion de ces ressources pour que tout le monde puisse comprendre que cela a été géré comme il se doit, comme l’aime le chef de l’État, pour que notre pays puisse tirer ce profit que les autres pays qui nous entourent et qui exploite du pétrole », a-t-il fait comprendre.
La Snh-Bénin S.a. créée
La recherche d’une industrie pétrolière durable a contraint le Bénin à revoir les textes juridiques en la matière. D’abord, le 15 novembre 2019, la loi n°2019-06 portant code pétrolier en République du Bénin a été adoptée. L’objectif principal est de faciliter l’investissement en améliorant le climat des affaires et de relancer la prospection et l’exploration pétrolières. Ensuite, la loi n°2020-20 du 20 juillet 2020 a été adoptée pour déterminer les règles relatives à la création, à l’organisation et au fonctionnement des entreprises publiques. Enfin, la relecture des statuts de la Sobeh créée par décret n°2013-509 du 24 décembre 2013 et à l’adoption du décret n°2020-513 du 28 octobre 2020 portant approbation des statuts modifiés de la Sobeh désormais dénommée Société nationale des hydrocarbures du Bénin (Snh-Bénin S.a.). C’est une société anonyme unipersonnelle, ayant l’Etat béninois comme actionnaire unique, régie par les lois et règlements en vigueur en République du Bénin, notamment l’Acte uniforme de l’Ohada relatif au droit des Sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique entré en vigueur le 5 mai 2014. Elle a pour mission essentielle, le contrôle technique des activités des compagnies pétrolières exerçant en République du Bénin. Dans ce cadre, elle est chargée de prendre des participations dans le capital des sociétés titulaires de Contrat de partage de production (Cpp) au Bénin ou ailleurs, d’assurer la commercialisation des parts d’hydrocarbures de l’État, de détenir des blocs, seule ou en partenariat pour l’exploration et l’exploitation de gisement d’hydrocarbures, d’assurer la promotion des blocs pétroliers des bassins sédimentaires du Bénin, d’assurer l’approvisionnement en gaz naturel des centrales thermiques.
(Suite dans la prochaine parution)
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