(Une batterie de mesures au profit de plus 30000 agents)
Les Aspirants au métier d’enseignant (Ame) ont de bonnes raisons de jubiler. Le gouvernement, réuni en Conseil des ministres, lundi 18 mars 2024, a adopté une batterie de mesures en vue d’améliorer les conditions de vie de ces milliers d’agents qui opèrent dans le secteur éducatif.
Extension de la rémunération à douze mois dès la présente année scolaire, octroi d’une assurance-maladie selon les modalités prévues pour les fonctionnaires de l’Etat et institution d’une prime d’engagement pour service d’intérêt national. Ce sont là, entres autres, des décisions prises par le gouvernement au profit des Aspirants au métier d’enseignant (Ame) lors de son conclave du lundi 18 mars 2024. En sus des trois mesures ci-dessus annoncées, le gouvernement autorise les congés de maternité pour les Ame de sexe féminin. A cela, s’ajoute la gratuité de frais de scolarité pour les enfants des Ame à l’instar de ceux des enseignants fonctionnaires et contractuels de l’Etat. Par ailleurs, au cours du même Conseil, il a été prononcé la réintégration de ceux des 175 Ame qui, en 2022, s’étaient rendus coupables de démobilisation de leurs collègues ou d’absence au poste pour faits de grève et qui avaient été suspendus par leur ministère de tutelle. Il s’agit là de mesures à caractère hautement social et qui vont indubitablement améliorer le quotidien des Ame. Et c’est à juste titre que la nouvelle a été accueillie avec joie et soulagement par les bénéficiaires. Le sens de justice, de l’équité sociale et de la solidarité nationale de ces mesures qui réhabilitent davantage les Ame et ne les laissent pas comme des enfants oubliés, est à saluer. Ces mesures d’après les statistiques vont impacter plus de 30.000 Ame. Le gouvernement vient ainsi de prouver à la face du monde, son engagement visant à améliorer constamment les conditions de vie des Ame déployés dans les écoles primaires et secondaires publiques béninoises.
Un effort financier important
Outre le bénéfice de l’assurance-maladie et l’exemption de frais de scolarité, ces nouvelles mesures représentent un effort financier annuel de plus de 10 milliards de FCfa pour le budget national. C’est dire que ces mesures constituent le signe que le gouvernement est conscient de l’importance des Ame. En tenant compte de ces mesures sociales, on peut dire sans se tromper que les Ame se rapprochent désormais des conditions faites aux enseignants fonctionnaires ou contractuels de l’Etat.
La situation des Ame : une préoccupation pour le gouvernement
Avant les décisions d’hier, le gouvernement avait, par le passé, pris différentes mesures en faveur des Ame. On peut citer sur ce registre les allocations pendant le Covid, le passage de 10 à 11 mois de traitement. Il est annoncé bientôt le reversement en Acdpe des Ame qui en rempliraient les conditions. La philosophie de la solution Ame est de permettre à l’apprenant d’avoir un maître, un enseignant devant lui en classe, un défi majeur que le gouvernement s’emploie à relever. L’expérience des Aspirants au métier d’enseignant est apparue comme une solution du gouvernement pour régler un problème crucial qui se pose à l’école béninoise. Malgré d’éventuelles insuffisances, cette solution vaut son pesant d’or et le gouvernement ne dort visiblement pas sur ses lauriers mais s’échine à trouver la meilleure alchimie pour une solution structurelle. L’initiative des Ame a dans une certaine mesure résorbé la sempiternelle équation de la stabilité de l’emploi des jeunes. Le président Talon a toujours affiché la volonté de réévaluer et d’améliorer les conditions de vie et de travail des Ame. La revalorisation des salaires des agents de l’Etat intervenue en décembre 2022, en est une preuve éloquente. Cette mesure actée le 07 décembre 2022, a impacté également les Ame qui ont désormais 11 mois de rémunération au lieu de 9 jusque-là ; soit un effort supplémentaire annuel de 6,5 milliards de FCfa. Les mesures adoptées au Conseil des ministres le 18 mars 2024 en faveur des Ame constituent la preuve de la gouvernance responsable dont le Bénin fait l’expérience depuis 2016. Sans grèves ni mouvements d’humeur mais avec méthode et planification, le gouvernement gère les problèmes et apporte des solutions.
Abdourhamane Touré