L’enseignement au Bénin, quel que soit le sous-secteur, fait l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement et ceci, en respect des dispositions constitutionnelles en la matière (articles 13 et 14). En 2023, les efforts consentis dans le secteur ont abouti à un accroissement des performances. En témoignent les résultats enregistrés aux examens du Cep, du Bepc et du Bac 2023.
Cette année 2023, les résultats aux examens de fin d’année scolaire 2022-2023, notamment au Certificat d’études primaires (Cep), au Brevet d’études du premier cycle (Bepc) et au Baccalauréat ont connu une nette amélioration comparativement aux années antérieures. La délibération du Certificat d’études primaires (Cep), session normale de juin 2023, a été faite dans l’après-midi du jeudi 29 juin 2023 à la Direction des examens et concours (Dec) à Porto-Novo. Selon les statistiques rendues publiques, on retient qu’au plan national, 192.179 candidats sont déclarés admis, soit un taux de réussite de 81,29%. Une légère baisse par rapport au taux enregistré en 2022 qui était de 81,90%. Le département du Plateau a terminé en tête avec 88,94%. Il est suivi du Borgou et du Littoral avec respectivement 87,23% et 86,91%. Le département de l’Alibori a enregistré la plus faible performance avec 65,95%. En 2020 et 2021, le Cep a donné respectivement un pourcentage de 84,70% et 82,67%. Pour ce qui est des résultats de l’examen du Brevet d’études du premier cycle (Bepc), la délibération a été faite le samedi 8 juillet 2023 à la salle Codir du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. Le taux de réussite au plan national est de 69,21%, un taux légèrement en hausse comparativement au taux de réussite enregistré en 2022 qui était de 66,46%. Au niveau du classement par département, c’est le Zou qui arrive en tête avec 79,36%. Les Collines et le Littoral suivent respectivement en 2ème et 3ème position avec 78,92% et 74,88%. L’Alibori tient la lanterne rouge avec 54,90%. Selon les informations de la Direction des examens et concours (Dec), 83.755 candidats sur les 121.016 ayant planché à l’examen du Bepc session de juin 2023 au Bénin sont admis. Le taux de réussite cette année est un record au Bénin. En 2020, le Bepc a enregistré 51,19% de réussite. En 2021, le taux de réussite était de 60,50%.
2023 : un des meilleurs résultats dans l’histoire du Bac au Bénin
S’agissant des résultats du Baccalauréat, session de juin 2023, les statistiques ont été données par le Directeur de l’Office du Baccalauréat, Alphonse da Silva le mercredi 12 juillet 2023. Au plan national, 48.007 candidats sont déclarés admissibles, soit un taux de réussite de 63,08%. Ce taux est en hausse par rapport à celui enregistré en 2022 qui était de 59%. Pour le compte des résultats des départements, c’est l’Atlantique qui caracole en tête avec 69,41%. Il est suivi du Littoral et du Zou avec respectivement 68,45% et 64,72%. Les Collines tiennent la lanterne rouge avec 52,49%. Si on compare ce pourcentage à celui des années précédentes, on note que c’est le troisième taux le plus élevé dans l’histoire de cet examen au Bénin si nous prenons en compte l’ancien Dahomey. Les taux de réussite au Baccalauréat au Bénin en passant par l’ancien Dahomey montrent que le pays a enregistré le plus faible taux dans les années 1982-1983, soit 8,13%. Le plus fort taux de réussite dans l’histoire du Bac qui est de 64,42% a été obtenu en 2020-2021. Il est suivi du taux de réussite des années 1970-1971 soit 63,20% et le dernier en date est celui de l’année 2022-2023 (63,08%). Tous ces résultats aux examens de fin d’année sont le fruit des politiques mises en place par le gouvernement pour assurer une éducation de qualité aux apprenants. Il faut également louer l’abnégation et le travail des écoliers, des élèves accompagnés du travail fourni par les enseignants tout au long de l’année scolaire. Tout cela est le fruit de la stabilité retrouvée dans nos écoles publiques comme privées qui font de plus en plus preuve de rigueur et de dextérité.
Démarrage effectif de la rentrée scolaire 2023-2024
Après trois mois de vacances, l’école béninoise a rouvert ses portes le 18 septembre 2023, selon le calendrier pré-établi par le gouvernement. Le top a été donné au plan national à l’École primaire publique (Epp) Donoukin Lissèssa dans la ville de Porto-Novo par les trois ministres de l’éducation. Il s’agit du ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou, du ministre des enseignements Secondaire, technique et de la formation professionnelle, Yves Kouaro Chabi et la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Eléonore Yayi Ladékan. L’un des premiers défis qui a été relevé par le gouvernement cette rentrée, c’est le démarrage effectif des activités au premier jour de la rentrée. Le ministre Salimane Karimou, Chef de file des ministres en charge de l’éducation au Bénin, l’a fait savoir le premier jour de la rentrée. « Cette année, le défi a été relevé. Nous voulons remercier le Gouvernement qui nous a permis d’offrir au peuple béninois une belle rentrée scolaire et universitaire 2023-2024. Au nom du Gouvernement et au nom de mes collègues, je voudrais saluer le dévouement de nos enseignants à tous les niveaux », a-t-il déclaré. L’autre défi qui est relevé à chaque rentrée scolaire, c’est les cantines scolaires, qui sont fonctionnelles dès le premier jour de la rentrée scolaire 2023-2024, avec la clé un repas chaud pour les apprenants afin de les maintenir à l’école.
La gestion des Ame
L’année 2023 a été également marquée par la poursuite de la gestion des Aspirants au métier d’enseignants (Ame). Inscrite au Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement secondaire, la gestion des Ame est une réalité depuis plusieurs années. A travers le déploiement des Ame, le gouvernement s’investit à pourvoir les établissements en enseignants. Cette année 2023, le déploiement s’est poursuivi. La gestion de ce programme dont l’ambition clairement affichée est de mettre fin à la précarité des vacataires et des enseignants communautaires, et de combler le déficit en personnel enseignant, a été confiée à l’Agence nationale pour l’emploi (Anpe). Pour le compte du sous-secteur des enseignements maternel et primaire, 10.686 aspirants ont été déployés en 2019, 1.022 supplémentaires en 2020, et 4.407 supplémentaires en 2022. A ce jour, 14.097 Ame titulaires du Ceap option enseignement maternel, du Ceap/Cap option enseignement primaire et du baccalauréat bénéficient d’un contrat de travail au Memp auquel il faut ajouter le déploiement supplémentaire de 417 Ame autorisé par le gouvernement pour satisfaire le besoin en personnel enseignant pour le compte de l’année scolaire 2023-2024. Le Programme spécial de pré-insertion dans l’enseignement (Pspie) s’inscrit dans la politique sociale du gouvernement et vise à sortir la jeunesse béninoise de la situation de précarité à laquelle elle fait face à travers le communautarisme et la vacation. Les Ame sont, de 2019 à 2022, payés 9 mois sur 12 conformément aux dispositions de leur contrat de travail avec une assurance sociale garantie. En joignant l’acte à la parole, le Gouvernement a acté le payement de 11 mois sur 12 depuis la rentrée de l’année scolaire 2022-2023. Par ailleurs, ils bénéficient de la protection sociale avec une totale prise en charge des cotisations sociales par l’Etat (aucune part ouvrière n’est prélevée sur la rémunération des Ame) et le temps de service actuel des Ame sera comptabilisé comme temps de travail effectif pour bénéficier des allocations sociales ; de la prise en charge médicale (délivrée par le chef d’établissement avec fiche de paie délivrée par l’Anpe directement sur chaque compte en ligne des Ame); d’une prime d’incitation en fonction de la distance et de zones déshéritées lorsqu’ils sont déplacés du département de leur choix vers d’autres départements; des formations et des renforcements des capacités pédagogiques. Mieux, les Ame ayant totalisé au moins trois ans de service continu seront reversés en Agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe).
La rémunération des Ame
S’agissant de la rémunération, les Ame titulaires du Deat sont payés à 90 000 FCfa Net avec 3540 Fcfa de frais de Cnss supporté par l’Ame et 35 795 pour la Cnss et la charge sociale. Les détenteurs de la licence, du Bachelor, du Bts, du Dets, du Dts, du Dut/Gme perçoivent 95 000 FCfa à raison de 3749 pour Cnss supporté par l’Ame et 37 910 pour la Cnss et la charge sociale. Les titulaires du Bapes, de la Maîtrise, du Master, du Capaes, du Bapet, du Dic, de la Licence d’enseignement, les ingénieurs et architectes sont à 105 000 avec 4164 FCfa pour Cnss supporté par l’Ame et 42 101 FCfa pour Cnss et charge sociale. Les Ame nantis de Capes, de Capeps, de Capet, du Dea, de Master d’enseignement, de doctorat, de Msc et les médecins vétérinaires sont payés à 125 000 FCfa dont 5017 FCfa pour Cnss supporté par l’Ame et 50 729 FCfa pour Cnss et charge sociale.
Défis et perspectives
L’un des défis qui se dressent aujourd’hui au Bénin dans le secteur de l’enseignement, c’est l’amélioration des résultats des examens de fins d’années. Le gouvernement doit maintenir ses efforts et donner les moyens qu’il faut aux différents acteurs afin que les résultats s’améliorent d’année en année. De même, le gouvernement doit pouvoir régler toutes les questions en amont afin de permettre à ce que la rentrée soit effective le premier jour de la rentrée avec tout ce qui va avec. A titre illustratif, le gouvernement devra prendre toutes les mesures afin de permettre aux élèves qui se trouvent dans les zones inondées de démarrer la rentrée scolaire tout comme leurs camarades des zones qui ne sont pas inondées. Cet aspect, le gouvernement devra le prendre à cœur parce qu’il s’observe toujours par endroits à chaque rentrée, des écoles qui tardent à démarrer la rentrée en raison du problème des inondations. S’agissant des Ame, le gouvernement ne doit pas s’arrêter en si bon chemin. Des efforts doivent être faits pour que le déficit d’enseignant qui s’observe en Education physique et sportive (Eps) et en économie familiale soit pourvu dans tous les établissements sur toute l’étendue du territoire national. Aussi, la grande perspective que l’Etat doit prévoir et qui est attendu de tous de nos vœux, c’est la reconversion des Ame en agents contractuels de droit public de l’Etat (Acdpe). Cela doit être une première phase avant d’aller vers une reconversion totale en fonctionnaire de l’Etat. Cela est important pour tous, pour l’éducation nationale, pour les enfants et pour toute la nation béninoise.
Réalisation : Léonce Adjévi