(Salimane Karimou présente le bilan du secteur)
A l’avènement du régime du Nouveau départ, la gestion du secteur des enseignements maternel et primaire était loin de combler les attentes. Entre manque d’infrastructures adéquates et d’enseignants, doublé de la mauvaise qualité de l’offre éducative, l’éducation tant primaire que secondaire, était en proie à une kyrielle de défis qui, après 7 années de réformes, présente une meilleure physionomie. C’est du moins ce qui ressort de la radioscopie du secteur présentée hier jeudi 10 octobre 2024, au travers d’une émission télévisée par Salimane Karimou, ministre des enseignements et primaire.
Il est aujourd’hui une évidence que l’école béninoise retrouve progressivement ses lettres de noblesse. Les résultats encourageants obtenus aux différents examens restent, à maints égards, l’illustration la plus probante de la bonne santé de l’école même s’il est indéniable de reconnaître que des défis restent à relever. Redorer le blason de l’école béninoise passait inéluctablement par des thérapies de choc et des réformes courageuses. C’est ce à quoi s’est attelé depuis son avènement, le président Patrice Talon, qui a pris le taureau par les cornes pour sortir l’école béninoise du coma profond dans lequel elle était plongée. Avant 2016, les signaux étaient loin d’être au vert. Le secteur éducatif béninois était en proie à des grèves intempestives. Du coup, les années scolaires étaient perturbées par des mouvements systématiques de débrayage. Livrés à eux-mêmes, les enfants étaient souvent dans la rue, abonnés aux vices. De 1998 à 2016, soit pendant 18 ans, le Bénin n’a pas eu droit à une seule année scolaire normale. Depuis 2016, l’encadrement du droit de grève a permis de redorer le blason de l’école publique. Les résultats s’en sont trouvés améliorés. Même si elle a donné lieu à quelques grincements de dents au départ, cette réforme majeure est aujourd’hui saluée de tous, y compris les enseignants eux-mêmes, à telle enseigne que maintenant, aucun parent d’élève n’accepterait que la pagaille reprenne. La confiance en l’école publique est de retour. Depuis lors, « Nous avons désormais au Bénin des années scolaires normales qui commencent en septembre et s’achèvent en juin à l’instar des pays développés. », s’est félicité Salimane Karimou, ministre des enseignements maternel et primaire.
Le ratio élèves/salle de classe
Le relèvement du niveau de l’école et des apprenants, n’est pas exclusivement tributaire de l’encadrement du droit de grève. Le renforcement des infrastructures scolaires et administratives a sensiblement contribué aux résultats élogieux notés en fin d’année dans les établissements publics. Pour rappel, en 2016 le Bénin affichait un déficit de 8.794 salles de classe dans l’enseignement primaire. « Aujourd’hui, ce gap est en voie d’être comblé », a indiqué le ministre Salimane Karimou qui a confié que depuis son avènement, le gouvernement a construit et équipé 8.000 salles de classe puis réhabilité 3000 autres. Ces actions ont eu le mérite d’améliorer le ratio élèves/salle de classe dont la moyenne aujourd’hui est en dessous de la norme en vigueur (soit 40 élèves par salle de classe alors que la norme Eqf prévoit au moyenne 50 par classe). « C’est un bond réalisé et notre ambition est de garder cette dynamique en poursuivant la construction, l’équipement et la réhabilitation des salles de classe afin de prendre en charge, de façon adéquate, l’évolution croissante de la population scolarisée », a déclaré l’autorité ministérielle.
Les cantines scolaires, l’autre prouesse majeure
S’il est aujourd’hui, un segment de la gouvernance de l’école béninoise qui suscite respect et admiration, c’est bien les cantines scolaires. De 17% de taux de couverture nationale en 2016, équivalant à 1.131 écoles pour environ 250.000 enfants impactés, le taux de couverture a été aujourd’hui porté à plus de 80%, soit environ 1.300.000 écoliers qui ont un repas chaud dans les écoles primaires publiques du premier au dernier jour de l’année scolaire grâce à une allocation budgétaire de plus de 32,5 milliards de FCfa l’an. Grâce à ces cantines, le taux de rétention dans le système éducatif s’est fortement amélioré. Il est passé de 72% en 2016 à 96 % en 2023. Les cantines scolaires apparaissent alors comme un instrument de promotion de l’équité et de la justice sociale au profit des bénéficiaires. « Les prouesses de notre pays en la matière sont saluées de par le monde. », s’est réjoui le ministre. Il a indiqué que l’objectif affiché est d’atteindre 100% de couverture d’ici à 2026. « Cet objectif, on peut s’en apercevoir, est à portée de main. Mieux, nous entendons faire voter une loi sur le financement de l’alimentation scolaire et le développement du modèle national d’alimentation scolaire pour l’inscrire dans la durée et obliger tout gouvernement à y consacrer les ressources nécessaires. »
Recrutement d’enseignants
Sur ce chapitre, le ministre des enseignements maternel et primaire a rappelé qu’en 2016, l’école béninoise souffrait d’un manque criard d’enseignants. La défaillance de l’Etat, a-t-il expliqué, a amené les populations à avoir recours à des communautaires sollicités et payés par les parents dans le but d’avoir un enseignant devant leurs enfants. C’est ainsi que des menuisiers, couturiers et autres artisans certes compétents dans leurs domaines, s’étaient retrouvés comme instituteurs devant les enfants. A cette époque, l’état des lieux affichait-il, un déficit de 12.126 enseignants. Dès 2016, le gouvernement s’est employé à concrétiser le principe « une salle de classe, un enseignant ». Ainsi, l’Etat a recruté en 2017, 3.461 enseignants contractuels et procédé ensuite au redéploiement de 3.088 enseignants jadis en poste sédentaire, c’est-à-dire qui étaient dans des bureaux et n’allaient plus en classe alors qu’ils étaient tous jeunes (moins de 15 ans de service) et valides. Mieux, plus de 16.000 Ame sont actuellement déployés dans les écoles maternelles et primaires sur toute l’étendue du territoire national.
Gabin Goubiyi