Depuis que le gouvernement du Nouveau départ a changé de mécanisme de recrutement dans les universités nationales, c’est une nonchalance inquiétante qui s’observe bien que nous soyons conscients que le manque d’enseignants est criard. Au début, le régime de Cotonou a pris la résolution de recruter chaque année 100 docteurs assistants sur la base de la compétence et de l’excellence. Mais en dehors du recrutement de 2017 organisé selon un mécanisme de réforme mitigé, la seule question dans les esprits des nombreux docteurs en attente suite à la réforme de 2021 est de savoir ce qui bloque le lancement du processus.
« L’éducation, c’est l’avenir, c’est le développement du Bénin », a fait remarquer Johannes Dagnon, conseiller spécial du président de la République le vendredi 20 mai 2022 à l’Université d’Abomey-Calavi lors de la tournée des membres du gouvernement. Les causes de la cherté de la vie. A ce rendez-vous explicatif, des précisions ont été données au sujet du recrutement massif d’enseignants annoncé dans le supérieur. A suivre le conseiller spécial du chef de l’Etat, le gouvernement promet de recruter 1635 enseignants au profit des universités nationales ou publiques. Un recrutement qui, selon certains observateurs, corrigera probablement un recul de six ans parce que sous le régime, le recrutement d’enseignants au profit des universités publiques a été seulement réussi en 2017. Celui de 2018 a connu un échec.
Dans la dynamique des réformes engagées en 2021, le gouvernement béninois a trouvé la solution d’aspiranat pour combler le gap d’enseignants dans le supérieur. Ainsi, par décret 2022-150 du 02 mars 2022, conjointement signé par le président Patrice Talon, les ministres d’Etat Romuald Wadagni chargé de l’Economie et des finances ; de la santé, Benjamin Hounkpatin et du Travail et de la fonction publique, Adidjatou Mathys, il a été défini les modalités d’organisation de l’inscription au Fichier national des aspirants à l’enseignement supérieur. « Est créé sur une base des données numériques constitutives, le Fichier national des aspirants d’enseignement supérieur », a indiqué l’article 1 du décret. « Nul ne peut être candidat au concours national de recrutement d’enseignants dans les unités de formation et de recherche dans l’enseignement supérieur s’il n’est inscrit au Fichier national des aspirants à l’enseignement supérieur», a disposé l’article 3 du décret. Toujours, selon ce décret, les internes des hôpitaux sont directement inscrits au Fichier national et le concours d’internat équivaut au concours d’assistanat pour le recrutement des enseignants dans les unités de formation et de recherche en sciences de la santé. « L’inscription au Fichier national est subordonnée à la constitution d’un dossier numérique comprenant le diplôme de Master lorsqu’il est admis ou de doctorat ou leur équivalence au cas où ils sont obtenus à l’étranger ; le mémoire de master, et pour les titulaires de doctorat, la ou les thèses, la copie du rapport de soutenance ou de l’attestation qui en tient lieu, la signature du Code d’éthique et de déontologie dans l’enseignement supérieur et de la recherche, les travaux scientifiques, le curriculum vitæ daté et signé, une copie de l’acte de naissance et le certificat de nationalité. « L’inscription au Fichier national est ouverte en ligne aux aspirants de toutes nationalités, par arrêté de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui en fixe les conditions», précise l’article 7 du décret. Mais depuis lors, la plateforme d’inscription n’est pas ouverte.
Le discours du chef de l’Etat imprécis sur la question
Dans le récent discours du chef de l’Etat sur l’Etat de la Nation, l’on aurait pensé que le sujet sera brossé comme les autres abordés. Mais cela n’a pas été le cas. « Dans le même temps, les réformes engagées au niveau du Supérieur ne manqueront pas de produire leurs effets sur la gouvernance des universités, comme sur la qualité des enseignements. Toutes ces mesures sont destinées à améliorer la formation de nos enfants et à les rendre plus compétitifs sur le marché de l’emploi », a déclaré le chef de l’Etat. Ces propos dignes d’une métonymie ne donnent pas une idée claire sur la date de recrutement. Cependant, nul ne sait l’agenda du gouvernement, il faut croire pour un heureux aboutissement début 2023.
Bienvenue Agbassagan
Le bout du tunnel pour bientôt
Le recrutement des aspirants au profit des universités publiques nationales aura lieu bientôt. Même si la date ne peut être donnée avec certitude, ce qu’il convient de retenir est que le gouvernement est à pied d’œuvre. Selon une source bien introduite auprès du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, tout est fin prêt pour satisfaire le recrutement et dans les tout prochains jours. La plateforme sera ouverte. Une réalisation qui pourra donner la joie à ces enseignants fatigués de la longue attente.
B A