La radioscopie du secteur de l’enseignement au Bénin présentait avant l’avènement du régime du nouveau départ, des signaux pas très rassurants. En huit ans de gestion, la dynamique a été sensiblement inversée grâce aux réformes opérées et le secteur connait de beaux jours. Au détour d’une émission télévisée, jeudi 24 octobre sur la télévision nationale, le ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, Yves Kouaro Chabi, a dressé le bilan du secteur.
L’éducation, tout comme la santé, est un de secteur clé qui constitue une véritable équation pour les gouvernants. De l’Etat des lieux fait par Kouaro Yves Chabi, ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, il ressort qu’avant 2016, le secteur éducatif béninois était caractérisé par une paralysie permanente du fait de grèves intempestives. Conséquence, les années scolaires duraient 5 mois au lieu des 9 et il fallait faire des acrobaties pour valider l’année. Les enfants étaient souvent dans la rue, abandonnés à eux-mêmes et aux vices, l’école publique n’inspirait plus confiance. Depuis 2016, l’encadrement du droit de grève a permis de redorer le blason de l’école publique. Les résultats s’en trouvent améliorés. Si cette réforme majeure n’avait pas été comprise au départ, elle est aujourd’hui saluée de tous, y compris les enseignants eux-mêmes, à telle enseigne qu’aujourd’hui, aucun parent d’élève n’accepterait que la pagaille reprenne. La confiance en l’école publique est de retour et ce sont promoteurs d’écoles privées qui se plaignent parce que l’Etat joue bien son rôle désormais.
Les inscriptions mieux gérées grâce à EducMaster
Avant 2016, la production des informations et des documents était faite de façon manuelle avec des risques d’erreurs et de fraudes sur les effectifs, les bulletins des apprenants et la gestion des transferts, l’expression des besoins en enseignants, etc. Depuis 2016, la création de la plateforme EducMaster a contribué à l’assainissement de la gouvernance avec une meilleure gestion de l’inscription des candidats aux divers examens, le déploiement automatisé des AME, le suivi des présences au poste du personnel enseignant, la possibilité pour les parents de suivre les performances de leurs enfants.
De nouvelles infrastructures construites
L’invité des journalistes Marcel Ahossi et Honoré Benjamin Nahum, n’a pas occulté le volet relatif aux infrastructures. A l’en croire, en 2016, il y avait en tout moins de 16.000 infrastructures dédiées à l’enseignement secondaire général réparties dans tout le pays. « Depuis 2016, nous avons réalisé près de 1000 nouvelles infrastructures comprenant salles de classe, blocs administratifs, laboratoires et blocs de latrines » a-t-il fait savoir. Il a indiqué que si ce rythme de construction avait été observé depuis l’indépendance, le pays aurait atteint des performances remarquables, avec des effectifs enviables par classe, qui favorisent une plus grande aisance aux enseignants dans l’administration de leurs cours, et une meilleure attention des apprenants. En somme, l’ensemble de ces mesures a permis d’améliorer les résultats aux différents examens nationaux qui sont en constante amélioration depuis 2016. Au titre des perspectives, Yves Kouaro Chabi a indiqué que pour tenir compte de l’ambition du gouvernement de travailler à la couverture des besoins en infrastructures scolaires, il est planifié la construction de près de 1000 nouvelles classes d’ici à 2026. Pour parvenir à réaliser toutes ces prouesses, il aura fallu de grands investissements. Au total, a exposé le ministre des enseignements secondaire et technique, le budget de son département ministériel est passé de 61 603 804 000 de FCfa en 2016 à 199 120 328 000 de FCfa en 2024, soit un taux d’accroissement de 223,23%.
La disponibilité d’enseignants assurée
Avant 2016, le système éducatif béninois, notamment l’enseignement secondaire, était caractérisé par un manque criant d’enseignants et l’Etat, a déploré Kouaro Yves Chabi. Pour résoudre cette équation, référence était faite aux vacataires. La gestion de ces derniers était empreinte de clientélisme, souvent même ils étaient victimes de chantage et devaient reverser une partie de leurs maigres revenus aux responsables d’écoles qui les favorisaient. Conséquence, certains privilégiés avaient des masses horaires abondantes quand d’autres étaient réduits à la portion congrue. De même, il y avait une disparité dans leur répartition de sorte que dans de nombreuses communes, beaucoup de salles de classes n’avaient pas d’enseignants dans plusieurs matières. « Pour régler ce problème, depuis 2016, nous avons mis en place un système d’aspiranat qui a permis de recruter et de déployer près de 18.000 enseignants dans toutes les communes. Nous améliorons constamment les conditions de vie et de travail de ces aspirants et les mesures prises le 18 mars dernier vont dans ce sens », a fait savoir le ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle. De façon concrète, cette catégorie d’enseignants bénéficie depuis quelques mois de 12 mois sur 12 de rémunération, d’une assurance-maladie, de congés de maternité, d’une prime mensuelle de 20.000 FCfa par aspirant, et de la scolarité gratuite pour leurs enfants. A en croire Kouaro Yves Chabi, ce mécanisme, a substantiellement amélioré le sort des anciens vacataires en offrant une véritable perspective de carrière aux concernés. Il est à noter que de 2016 à 2024, 2 733 enseignants contractuels de l’Etat ont été recrutés au profit de l’enseignement secondaire.
Gabin Goubiyi