Max Kpatchou, détenteur d’un master en finance comptabilité audit est cordonnier et promoteur d’une entreprise de fabrication des chaussures, hommes, dames, ceintures et autres. Avec son expérience, il est un modèle à suivre pour la jeunesse.
D’un air froid, Max Kpatchou nous a reçus dans son entreprise de cordonnerie dans la matinée du vendredi 03 mars 2023, à Cotonou. Avec un air très fatigué, il nous confie : « Hier, j’ai quitté à 1h du matin. J’étais là à confectionner mes 300 paires de chaussures commandées et qui devraient être livrées tôt ». Même avec cette faiblesse du corps, Max s’est établi un planning pour sa journée. Passionné de son travail, il reçoit en notre présence, son livreur de semelle. Accordant une priorité à son travail, il a, avec respect, demandé une pause à notre entretien pour s’occuper de son livreur. Expert dans son domaine, il a su choisir 10 semelles de meilleure qualité parmi une trentaine qui était étalée par terre. « Il n’a pas de façon. Mais ce qu’il a de plus précieux, c’est la rigueur. Il aime la vérité », témoigne Joël son livreur de semelle. Détenteur d’un master en finance comptabilité audit, Max est cordonnier de profession. La cordonnerie, un métier dont il est tombé amoureux depuis son enfance. « La cordonnerie, était pour moi une activité secondaire. Mais aujourd’hui, elle est devenue un héritage et un rêve concrétisé », confie le promoteur du centre ‘’Clinique chaussure’’. Une passion, un rêve qu’il a nourri avec amour, courage, persévérance et détermination. Déjà à son jeune âge, il est tombé amoureux de ce qu’il a vu son géniteur faire. Bien qu’il soit le meilleur de sa promotion, il apprenait le métier de la cordonnerie. Une décision qui n’a pas été approuvée par ses parents. Mais avec sa détermination, il a su gagner le cœur de celui-ci. « Déjà en classe de 6ème, j’étais déjà initié au métier. Malgré cette initiation, j’étais la meilleure promotion à l’école. Mon parcours n’a pas été facile. J’allais de maison en maison réparant les chaussures », confie-t-il.
Difficultés et succès
Cette stratégie de « porte à porte » a inspiré Max à forger sa personnalité et à devenir incontournable dans son domaine. « Avec le porte à porte, j’ai réussi à créer une application mobile et j’ai gagné des marchés qui m’ont permis d’être ce que je suis aujourd’hui sans financement propre de quelqu’un. A l’université, j’ai combiné mon métier et mes études. Je faisais cours du jour pour les études universitaires et cours du soir pour les études sur la cordonnerie. Ainsi, je suis devenu maître cordonnier et incontournable dans ce métier après dix ans d’apprentissage dans une école de cordonnerie », confesse- t-il.
Comme tout autre entrepreneur, Max a rencontré d’énormes difficultés dans l’exercice de son métier. Mais il a fait de celui-ci des échelles pour devenir meilleur : « Tout au début, mon père ne croyait pas en mon rêve. Mais aujourd’hui, il est fier de cette personnalité que je me suis forgée. J’ai su renforcer ma psychologie pour y faire face. Avec ma stratégie de porte à porte, j’ai gagné des marchés à prix colossal. Je marchais à longueur de journée à la quête de clients Cette détermination et cette persévérance ont payé. Un jour, j’ai gagné un premier marché de six millions pour réparer les chaussures des militaires», a-t-il narré.
Conseil aux jeunes
De l’Université à l’entreprenariat, Max est un modèle à suivre. Il conseille aux jeunes la polyvalence et les exhorte à s’auto-parler. Il les invite à connaître leur mission sur la terre et à s’établir des objectifs à atteindre. Il exhorte aussi les parents à veiller sur l’éducation des enfants, les suivre de très près. « L’entreprenariat n’est pas facile et c’est une passion. Moi, je l’adore, je le vis, je le sens et je m’y donne à fond», a-t-il conclu.
Estelle Vodounnou (Coll)