Créé en 2009, par le patriarche Dossou-Yossou Cossi Filbert Antonio, le musée de la feuille est constitué de plantes, feuilles, pierres rares, tous les éléments qui interviennent dans la guérison de l’homme. On y trouve également quelques peaux d’animaux ayant des vertus qui interviennent dans la santé. En somme, il s’agit ici de la naturothérapie. L’actuel directeur dudit musée, Nicéphore Dossou-Yossou, expose dans cet entretien qu’il nous a accordé, les objectifs du musée.
Le Matinal : Vous êtes le fils du feu patriarche Dossou-Yovo Cossi Filbert Antonio. Vous êtes l’actuel directeur du Musée de la feuille. Pourquoi ce musée ?
Nicéphore Dossou-Yovo : Il faut souligner que le Musée de la feuille est un lieu où les visiteurs, les apprenants, les médecins et les amoureux de la culture, de la santé naturelle viennent pour apprendre, pour découvrir les plantes rares dans leur nature sèche et naturelle. Comme leurs noms l’indiquent déjà, les plantes, dans leur diversité, sont dotées de pouvoir divin. Se basant sur cette variété et multiples vertus, comprenons donc que le Musée de la feuille ne traite pas de maladies spécifiques, mais plutôt, il traite toutes les maladies pouvant nuire à la vie humaine.
Quelles sont spécificités de ce centre ?
Portant le statut de centre de recherche et de la connaissance, les leaders dudit centre travaillent à actualiser les connaissances en la matière. Antonio Dossou-Yossou ayant déjà fait des recherches dans la médecine naturelle en tenant compte des maladies de l’époque. Aujourd’hui, le travail est fait de sorte à dépasser les limites et proposer des remèdes de plus en plus efficaces en termes de durée et d’effet organique. Même en ce qui concerne les maladies de notre ère, il est important de souligner que le musée traite les maladies comme le cancer, les fibromes, la prostate, les maladies pulmonaires ou rénales… Nos traitements ne sont pas uniquement focalisés sur la médecine traditionnelle. Parfois, nous faisons aussi recours à la médecine moderne pour des cas spécifiques.
Nous avons appris que depuis plusieurs années, des diplômes sont délivrés aux étudiants. Qu’en est-il exactement ?
Pour le volet centre de formation, les diplômes délivrés par le Musée aux apprenants varient en fonction de la durée de la formation. C’est-à-dire le premier diplôme est délivré après une formation de 06 mois à raison de 2 heures d’horloge de cours par semaine pour être connaisseurs de la vertu des plantes. Il y a aussi celle de 3 ans pour être guérisseur, 5 ans pour devenir expert. Tout un processus d’enseignement et de suivi a été mis sur pied pour permettre aux apprenants du musée de la feuille de faire le tour sur les procédures de guérison aussi dans les pays de la sous-région. Une grâce qui leur ouvre la porte d’entrer et d’exercer leurs fonctions sur les territoires étrangers.
Faites-vous référence à la médecine moderne ?
Parfois, nous avons aussi recours à la médecine moderne pour des cas spécifiques puisque la complémentarité des deux est une nécessité pour le bonheur des populations. La preuve, notre feu père Dossou-Yovo Cossi Filbert Antonio a construit une clinique moderne juste à côté du musée de la feuille pour répondre à ces deux aspirations tradi-modernes.
Vous avez institué une session mensuelle chaque samedi du mois, de quoi s’agit-il ?
Dans la dynamique d’accompagner le gouvernement dans le domaine sanitaire et aider la population à être en marge des maladies de notre ère, le musée de la feuille a initié depuis 2017, des séances d’échanges, de réflexion, d’enseignement de connaissances portant sur les maladies qui visitent le Bénin notamment le cas d’Ebola, la grippe aviaire, le Coronavirus et bien d’autres. A ces séances, sont invités, les experts de la médecine traditionnelle, moderne, la population, les sages, en somme toutes les personnes pouvant apporter une idée allant dans le sens de trouver une solution afin de palier le mal qui s’impose dans notre société. C’est l’occasion aussi d’effectuer des enquêtes dans les communautés, d’actualiser les connaissances et porter l’information à la base.
Le musée a-t-il reçu des accompagnements du gouvernement ?
En ce qui concerne l’accompagnement au musée, le feu père Dossou-Yovo de son vivant a eu l’accompagnement des autorités à divers niveaux. C’est le moment de les remercier du fond du cœur. Aujourd’hui, nous ses fils, sommes là pour faire nos preuves et porter haut le flambeau du musée de la feuille. Notre souhait est que ce musée soit de plus en plus visité et qu’il bénéficie de plus d’accompagnement afin d’être assez au service de la population. Cela représenterait une marque originale de notre pays dans le domaine de la physiothérapie à l’étranger. Nous lançons donc un appel à toute la population d’ici et d’ailleurs de faire un tour au musée de la feuille. Cependant, nous rappelons que le musée est ouvert à toute personne qui décide de venir se soigner avec ou sans 1 Franc. Car la priorité du musée est la satisfaction des usagers. C’est ce qui se traduit par ce slogan du feu père Dossou-Yovo avec ou sans 1 Fcfa, la population peut se soigner. Un des slogans de l’Ong du feu père Dossou-Yovo, fondateur de l’Association de Défense et d’Exploitation de la Tradition pour la Santé des Populations Démunies (Adet-Spd) dont l’objectif global est d’aider le Bénin à avoir son indépendance sanitaire. Ensemble nous gagnerons tous en santé. »
Propos recueillis par Martial Agoli-Agbo (Br Ouémé-Plateau)