Célébrée par la communauté internationale le 25 mars, c’est le jeudi 28 mars 2024 que le Bénin a choisi pour commémorer la Journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves à Ouidah. C’était à l’occasion d’une cérémonie qui s’est tenue au Centre culturel de rencontre internationale John Smith de Ouidah en présence du directeur du Patrimoine culturel, Dr Paul Akogni et du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, Salvator Niyonzima.
Le Bénin a sacrifié à la tradition de célébration de la Journée internationale du souvenir des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves le jeudi 28 mars 2024, à Ouidah. Organisée autour du thème : « Porter une liberté mondiale : lutter contre le racisme par la justice dans les sociétés et entre les nations », cette célébration s’est déroulée en deux phases. La phase protocolaire suivie d’animation d’un panel de discussion des acteurs-animateurs et des communautés porteuses de mémoires de la traite transatlantique à Ouidah, et la visite d’une exposition. La phase protocolaire a été marquée par l’allocution du Coordonnateur résident du Système des Nations Unies au Bénin, Salvator Niyonzima. Selon lui, cette célébration est l’occasion de donner la parole aux acteurs-animateurs des mémoires, représentants des communautés dépositaires. Il s’agit de « communiquer sur les différentes initiatives en cours et de fédérer les efforts autour d’un message de sensibilisation sur le devoir de mémoire et son rôle dans l’éducation préventive des crimes contre l’humanité surtout à l’endroit de la jeunesse ». A l’en croire, l’esclavage a été aboli à partir de 1863, mais cela n’a effacé ni les traces ni la douleur. « A nous qui n’avons pas directement connu cette horreur, cela nous laisse un devoir. Devoir de mémoire certes, mais aussi devoir d’hommage », a souhaité Salvator Niyonzima. Il s’est, par la suite, réjoui des nombreuses initiatives qui permettent de briser le silence autour de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves et d’inculquer aux générations futures, les leçons et l’héritage de cette tragédie. Le directeur du patrimoine culturel, Dr Paul Akogni, représentant le ministre du Tourisme, de la culture et des arts, a salué l’organisation du panel de discussion des acteurs-animateurs. Pour Paul Akogni, il est important de marquer périodiquement un arrêt pour nous souvenir, nous recueillir et repenser à nos parents qui ont perdu la vie dans l’esclavage. « C’est d’ailleurs la raison pour laquelle depuis quelques années, le gouvernement du président Patrice Talon s’emploie à aménager, réaménager, restaurer, réhabiliter, valoriser et promouvoir les sites marquants de la route des personnes mises en esclavage », a-t-il souligné. A entendre le directeur du patrimoine culturel, c’est toute la ville de Ouidah qui est en chantier pour devenir dans les mois à venir une véritable Cité-Musée où on peut voir et revoir les témoignages matériels de cette triste histoire.
Visite de l’exposition sur le thème de cette année
Une dizaine de pénalistes, acteurs-animateurs des mémoires de la traite transatlantique ont présenté leurs différentes initiatives. Ils ont donné des messages de sensibilisation contre l’oubli et le devoir de mémoire. Le panel a été aussi l’occasion pour les participants d’exposer leurs diverses préoccupations et d’avoir des réponses pertinentes. La Chargée de mission Culture et arts du président de la République, Coline-Lee Toumson-Venite s’est réjouie de ce moment de dialogue des acteurs-animateurs des mémoires de la traite transatlantique avec les communautés dépositaires à Ouidah. A la fin du panel, les participants ont visité l’exposition de 10 photos murales sur la thématique de l’édition 2024, au Centre culturel des rencontres John Smith de Ouidah.
Patrice Zoundé (Coll)