Depuis hier, Atao Hinnouho est rentré au pays. Si l’ancien député a été accueilli à sa descente d’avion dans une liesse sans précédent par ses soutiens, son retour suscite cependant un flot d’interrogations dans l’esprit de la population. Condamné en 2018, à cinq ans de prison ferme et à 3 milliards de francs Cfa d’amende pour fraude douanière dans une affaire de trafic de faux médicaments, Atao Hinnouho avait également écopé d’un an de prison pour rébellion toujours dans l’affaire « trafic de faux médicaments » pour rébellion à la justice. En proie à des ennuis de santé et annoncé grabataire, l’ancien opposant au régime de Patrice Talon a été autorisé par la justice, à aller suivre des soins plus appropriés en France. Après son évacuation sanitaire autorisée par la justice depuis 2019, l’homme qui a fait fortune dans le commerce des « faux médicaments » n’a plus donné de ses nouvelles depuis lors. C’est donc à juste titre que son retour annoncé depuis quelques jours et effectif depuis le jeudi 27 juillet 2023, suscite une vive polémique au sein de la population. Si d’aucuns estiment que l’homme devrait retourner en prison pour purger le reste de sa peine, d’autres avancent la thèse probable d’une remise de peine ou du bénéfice de la nouvelle loi pénale votée en décembre 2022. Faute d’une annonce officielle sur les motivations et les raisons de ce retour, l’opinion se lance dans des conjectures et se demande s’il ne s’agit pas là d’un arrangement avec le pouvoir à l’instar du cas de l’ancien préfet du Littoral, Modeste Toboula. De toutes les façons, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de première classe de Cotonou est attendu pour clarifier les contours de ce retour qui alimente la polémique.
Gabin Goubiyi