(Un test de conscience pour Atchadé et Cie)
Le jeudi 05 décembre 2024, la loi de finances exercice 2025 sera examinée et adoptée en séance plénière à l’Assemblée nationale. Au regard de la panoplie de mesures sociales et de réalisations d’infrastructures qui s’y trouvent, on se demande si les députés du parti Les démocrates pourront s’y opposer comme ils l’ont fait en 2023 à l’exception de Léon Basile Ahossi. Un test de conscience, donc.
Dans deux jours, les députés seront en plénière. Le vote de la loi de finances exercice 2025 est le point inscrit à l’ordre du jour de cette séance. Si l’on ne doit s’inquiéter de son adoption, puisque le pouvoir a une forte majorité à l’Assemblée nationale, on se pose, tout de même, la question de savoir si l’opposition restera dans sa logique qui consiste à aller du côté opposé. Cette interrogation taraude les esprits dans la mesure où le Budget général de l’État de l’année 2025 contient en son sein beaucoup de mesures sociales et réalisations d’infrastructures que le parti Les démocrates a toujours défendues dans l’opinion publique. Selon plusieurs observateurs, le gouvernement y a pris en compte les préoccupations du peuple béninois dans maint secteurs. C’est dire que le hautement social prôné par le chef de l’État est beaucoup plus rentré dans sa phase pratique. En effet, au ministère des Enseignements maternel et primaire, il est prévu la construction de plus de 1200 salles de classe, le soutien aux enfants déscolarisés et non scolarisés, la prise en charge des frais d’écolage pour la maternelle et le primaire, l’alimentation scolaire avec un repas chaud par jour pour plus d’un million d’enfants avec couverture à 100% de la cantine scolaire en milieu rural, le renforcement de la capacité d’accueil des écoles et le reversement des Aspirants au métier d’enseignant (Ame). Au niveau des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, d’énormes mesures sont prises dans le Budget général de l’État 2025. Il s’agit, entre autres, de la création de 08 écoles de métiers, la réhabilitation de 30 lycées techniques, la modernisation de 18 lycées techniques professionnels, l’exonération scolaire pour les filles de 1ère et seconde dans 20 Communes pilotes et la gratuité des frais de scolarité aux enfants des Ame. Au niveau de l’enseignement supérieur, il y aura la création des centres d’excellence, la mise en place d’une plateforme de gestion intégrée et partagée pour les administrations universitaires et le recrutement massif d’enseignants. Ici, il faut signaler que ces nombreuses constructions constituent des sources de revenus aux jeunes qui travailleront sur ces chantiers.
Grands travaux
Dans le Budget général de l’État exercice 2025, on note plusieurs infrastructures à réaliser pour le compte des populations. On peut citer à titre d’exemples : l’assainissement pluvial à Cotonou et dans les villes secondaires, l’asphaltage dans les villes de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Djougou, Parakou, Kandi et autres, la poursuite de la modernisation de la gestion des déchets dans le Grand Nokoué, la protection de la zone côtière, la poursuite de la construction des axes routiers et l’entretien des pistes rurales. En matière d’eau et d’électricité, il y a le renforcement de la disponibilité et l’accès à l’énergie, l’approvisionnement en eau en milieu urbain et la construction de systèmes d’approvisionnement en eau. Dans le domaine des affaires, l’État a instauré des exonérations douanières pour promouvoir les entreprises.
Quelle position pour l’opposition ?
Des mesures sociales et réalisations de travaux sociocommunautaires sont prévus dans la loi de finances exercice 2025. L’opposition, qui prône toujours la défense du bas peuple, peut-elle voter contre un tel budget ? Si les calculs politiciens entrent en ligne de compte, les Démocrates trouveront des raisons pour voter contre. Souvent, ils évoquent les menaces sur des libertés politiques et démocratiques, le retour des exilés, la libération des prisonniers politiques et autres problèmes politiques pour justifier leur acte. L’année dernière, pour les amener à voter pour, l’un des leurs, deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, Léon Basile Ahossi, était au perchoir pour diriger la plénière convoquée à cet effet. Malgré cela, à l’exception de ce dernier, ils ont pris la majorité parlementaire à contre-pied. Ce jeudi, on attend de voir si les opposants trouveront des arguments pour souligner qu’il n’y a pas du social dans le prochain budget général de l’État. Il revient au peuple d’apprécier les uns et les autres aux élections générales de 2026.
Jules Yaovi Maoussi (Br Ouémé-Plateau)