Le mardi 7 mai 2024, une exécution extrajudiciaire est survenue à Porto-Novo. Selon le député du groupe parlementaire Les démocrates, Radji Akim, le cas de Luc Tognon, abattu par la Police républicaine chez lui, l’a préoccupé et il est nécessaire de demander des comptes au gouvernement, notamment le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique afin qu’il éclaire la représentation nationale. C’est en cela donc qu’il a adressé une question d’actualité au gouvernement. Au total, quatre questions ont été adressées pour mieux comprendre cette exécution extrajudiciaire survenue sur un habitant de la localité de Dowa dans la ville de Porto-Novo. Lire l’intégralité de la question d’actualité
Honorable Abdou Akim Radji
Jeudi 16 mai 2024
Tél : 97 51 52 50
Résidant à Porto-Novo
A
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale
Objet : Question d’actualité
Le mardi 07 mai dernier, s’est produit au quartier Dowa dans le cinquième arrondissement de Porto-Novo, un drame d’une rare gravité. En effet, c’est aux environs de 13 heures qu’une horde de policiers s’était rendue dans le quartier, plus précisément dans l’enceinte de la collectivité familiale Tognon dans le cadre, paraît-il d’une intervention spéciale. Cette opération policière d’une extrême brutalité aux dires des riverains et des membres de la famille sus citée que nous avons pu écouter à l’occasion de notre descente sur les lieux visait spécifiquement le sieur Bernard Tognon, septuagénaire et faisant office de sage du quartier précédemment un des collaborateurs connus des structures policières pour avoir longtemps dirigé le fameux comité de sécurité dans la localité. Malheureusement c’était un de ses neveux, Luc Tognon né le 18 octobre 1982, qui a été arrêté sur place et maîtrisé en même temps que la multitude de jeunes gens également présents sur les lieux tous mis à terre après un coup de feu de semonce, et maintenus pendant de longues minutes face contre sol par les éléments de la police républicaine. Ce dernier (Luc Tognon), finalement identifié comme membre de la famille Tognon aurait été relevé de sa position par deux éléments de la police républicaine et prié de les conduire vers sa concession. Mais avant de franchir l’entrée de la grande cour familiale, il aurait été abattu par trois coups de feu notamment dans le dos alors qu’il marchait droit devant les policiers juste à l’entrée de la concession familiale où nous avons eu l’occasion de constater par nous-même les traces résiduelles de sang.
Monsieur le Président, fort de ce regrettable événement dramatique, et en vertu denos prérogatives constitutionnelles consacrées par les dispositions de l’article 113de la loi No 2019 – 40 du 07 novembre 2019 portant révision de la loi No. 90 -32 du 11 décembre 1990 portant constitution en République du Bénin, puis réglementaires (articles 110.1 et 110 2 de notre règlement intérieur), nous voudrions inviter le gouvernement à apporter à la représentation nationale, des éléments de réponses aux préoccupations suivantes :
1- Dans notre néo contexte juridique où la peine capitale a été abolie,comment peut-on admettre cette recrudescence des cas d’exécution extrajudiciaire justifiée à chaque fois par le fallacieux prétexte de légitime défense?
2- Dans le cas d’espèce, pourquoi avoir abattu aussi lâchement le jeune Luc Tognon, alors qu’il était sous le contrôle des forces de l’ordre qui l’avait déjà maîtrisé, et aux injonctions desquelles il obéissait puisqu’il les conduisait dans l’enceinte de la concession familiale?
3- Pourquoi ce silence glacial des autorités judiciaires et policières après un acte aussi crapuleux, d’une extrême gravité, qui a plongé tout un quartier et ses environs dans une torpeur générale ?
4- Enfin, qu’en est-il réellement des fameuses unités spéciales de la policerépublicaine réputées pour leur brutalité abjecte et perçues comme devéritables escadrons de la mort et directement placées sous le commandementdu Directeur Général de la Police Républicaine, Soumaïla Yaya ?
Honorable Akim Radji
Député à l’Assemblée nationale