Le Bénin progresse inexorablement dans l’investissement de l’éducation surtout celle des filles. En dehors des multiples actions pour maintenir les filles à l’école, le pouvoir en place vient de procéder à l’extension de l’exonération de la contribution des filles du second cycle de l’enseignement général à titre expérimental dans 20 Communes pour compter de l’année scolaire 2022-2023. Une décision salutaire qui fait progresser le pays dans la capture du dividende démographique.
Les filles ne sont pas les éternelles oubliées de l’école au Bénin. La fondation tant bien que mal de la scolarisation des filles faite par les régimes précédents est aujourd’hui dans une élévation remarquable. En début de cette semaine, le gouvernement de Patrice Talon a encore démontré par une mesure incitative d’éviction du décrochage scolaire et de la déscolarisation, que les filles instruites constituent un facteur de développement d’une nation qui se veut prospère. A travers le communiqué n° 049/Mestfp/Dc/Sgm/Dpaf/Desg/Sosp/Sa signé par Yves Kouaro Chabi ministre des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, les filles des établissements de l’enseignement secondaire général de 20 Communes bénéficient de l’exonération de la contribution. Il s’agit des communes de Kérou, Copargo, Sô-Ava, les Aguégués, Kétou, Gogounou, Kandi, Karimama, Malanville et Ségbana, Bembèrèkè, Kalalé, Nikki, Pèrèrè et Sinendé, Djakotomey, Klouékanmey, Lalo et Toviklin. Le choix de ces Communes n’est pas fait au pifomètre.
La pertinence de la mesure
Même si le gouvernement n’a pas dévoilé les raisons du choix de ces Communes, la situation géographique et le niveau de vie constituent des indicateurs majeurs. Il reste indéniable que les filles dans ces Communes sont des victimes faciles de l’analphabétisme à cause de la tradition, de la pauvreté, de l’éloignement de l’école, de l’absence caractérisée de la prise de responsabilité parentale, du mariage forcé, etc. De la consultation de l’indice de développement humain du pays, l’éducation surtout des filles demeure un défi à relever. Avec cette mesure entrée immédiatement en vigueur puisque le communiqué a invité les chefs d’établissement d’Esg qui auraient déjà perçu les frais de contribution scolaire des filles du second cycle desdites communes à procéder sans délai à la restitution des sous aux parents de ces dernières, le Bénin avance dans la capture du dividende démographique. En effet, le dividende démographique se produit quand un pays tire un bénéfice économique de sa pyramide des âges. Pour cela, il faut que le ratio population active/nombre de personnes à charge s’accroisse. Or, beaucoup de pays africains sont déjà entrés dans cette phase de transition démographique avancée. Pour parvenir à une hausse de la productivité économique, il faut que l’augmentation de la population en âge de travailler, du fait le plus souvent d’une baisse de la fécondité, soit également accompagnée d’investissements efficaces dans la santé, l’autonomisation des femmes, l’éducation et l’emploi, etc. De même, les Objectifs du développement durable (Odd) ne manquent de rappeler l’importance de l’éducation, qui fait l’objet de l’objectif n°4 « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », et apparaît comme un facteur essentiel pour l’atteinte des autres objectifs.
Il faut rappeler que beaucoup de pays africains subsahariens présentent de faibles taux de scolarisation. Et les attentes en matière d’éducation sont énormes, à la mesure des défis qui se posent, notamment d’ordre démographique. C’est pourquoi, prioritairement comme contrainte, en raison de la forte croissance démographique des pays d’Afrique subsaharienne, que la démographie est « convoquée » dans ses relations avec l’éducation. Le Bénin ne reste pas en marge de la révolution scolaire surtout des filles. Par le biais du projet Swedd, les actions ne cessent de connaitre positivement une croissance exponentielle. Les témoignages faits dans les écrans de télévision, sur les chaines de radio et dans d’autres médias constituent la force probante de la mise en œuvre des différentes actions sociales déployées par le gouvernement.
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