Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie d’employabilité des jeunes dans le secteur d’agriculture et l’alimentation de la Cédéao, à travers le Centre national de spécialisation sur le maïs (Cns-maïs),100 agri-preneurs béninois sont à former respectivement dans les villes de Lokossa, Natitingou, Bohicon, Porto-Novo et Parakou. Dans la ville de Parakou, 20 boulangers et pâtissiers sont formés sur l’utilisation de la farine des céréales sèches en remplacement au blé pour la fabrication du pain.
Le mercredi 8 novembre 2023 à la boulangerie « Les meilleurs du Christ » de Parakou, 20 boulangers et pâtissiers en provenance de Bantè, Savalou, Djidja, Ouessè ont pris part à la formation. Lutter contre la dépendance alimentaire précisément celle liée à la farine du blé importé, qui est devenue chère, suite à la guerre Ukraine-Russie, est l’objectif visé par cette formation. Le directeur scientifique de l’Inrab, Alex Zoffoun a fait savoir que la formation consiste à utiliser le maïs, le mil, sorgho et le fonio en substitution du blé à 20% en invitant les boulangeries et pâtisseries à comprendre que ces céréales locales peuvent être utilisées pour la fabrication du pain. « Le processus a commencé et nous avons utilisé 20% de farine de maïs et 20% de farine de mil au lieu d’utiliser 100% de farine de blé. Il est utilisé à raison de 20% de farine de maïs et 80% de farine de maïs ; pareil pour le mil. Les participants ont été formés sur la théorie et c’est la phase pratique qui se déroule. Ils ont assisté au processus jusqu’à la sortie du pain, ensuite à la dégustation pour l’apprécier », a-t-il expliqué. Le pain avec du mil est meilleur que celui du maïs avec une meilleure couleur dorée et un meilleur goût. Mais cela ne veut pas dire que le pain à base du maïs n’est pas aussi bon. Il est blanchâtre, la couleur naturelle du pain. Demain, il sera question des calculs économiques pour leur montrer la rentabilité économique de cette opération. Ces produits locaux coûtent moins chers que les produits importés. A cet effet, c’est économiquement plus rentable et mieux présentés avec un bon goût. Les participants vont désormais diffuser cette technologie auprès des consommateurs et nous espérons que ça va prendre. Pour que l’argent que nous dépensons à l’extérieur pour le blé, nous puissions économiser pour valoriser davantage nos produits locaux », a ajouté le professeur Alex Zoffoun. Lamidi Koumagnon, représentant de la directrice (Cns-Maïs) de l’Inrab, a mis l’accent sur la mise en place des dispositifs nécessaires par l’Institut national de recherche agricole au Bénin (Inrab) pour le bon déroulement de la formation. Selon Fouziath Sanoussi, Docteur chercheur en technologie alimentaire à l’Uac, l’utilisation des produits locaux permettra aux agriculteurs de maïs, de sorgho et du mil, de générer des revenus. Elle favoriser en outre la création d’emplois au niveau des différents maillons des chaînes de valeur de ces différents produits.
Rodéric Dèdègnonhou (Br Borgou-Alibori)