Le financement des partis politiques est une réalité depuis quelques jours au Bénin. A travers un décret signé en juillet 2020, le chef de l’Etat, Patrice Talon, a mis à la disposition des formations politiques remplissant les conditions définies dans la loi portant financement des partis politiques la somme de 1,5 milliard de francs Cfa pour les deux derniers trimestres de l’année en cours. L’opportunité d’un tel financement et les impacts que cela pourrait avoir dans le landerneau politique béninois sont entre autres questions abordées, dimanche 20 septembre par l’émission « Ma part de vérité » de la chaîne de télévision Golfe Fm.
Le décret rendant opérationnel, le financement des partis politiques au Bénin est le bienvenu. C’est ce qu’on retient des déclarations faites par les invités de l’émission « Ma part de vérité ». Nathanaël Kitti, membre du parti politique « Les démocrates » et Iquel Anani du parti « Union progressiste » pensent que cette nouvelle donne constitue une avancée de la démocratie béninoise. « Avec une telle nouveauté, on pourra noter une amélioration dans la gestion des formations politiques puisque lorsqu’un parti fonctionne uniquement à travers le financement d’un seul individu, les élus sont souvent sous l’influence de ce dernier qui se croit tout permis », a expliqué Nathanaël Kitti. Son vis-à-vis, Iquel Anani est resté dans cette dynamique en ajoutant que ce type de financement devra permettre non seulement de réduire les financements occultes mais également de renforcer le système partisan qui, à la longue, ne sera constitué rien que de deux ou trois grands partis. « Le Bénin a connu plusieurs modèles politiques depuis 1960 qui n’ont pas marché. L’objectif d’une telle réforme vise à ne pas tomber dans les erreurs du passé et pour y parvenir, il faut des dispositifs du genre pour renforcer le système partisan en vue de permettre à la démocratie de connaître un essor », a précisé le membre de la première force politique actuelle du Bénin. Nathanaël Kitti, pour sa part, pense dans son développement, qu’il serait intéressant si le financement prenait en compte tous les partis politiques avec des privilèges accordés aux formations ayant des représentants au Parlement et dans les Conseils communaux. Sur la question de la loi qui serait opportuniste, Iquel Anani a fait remarquer qu’il s’agit d’un processus qui a écoulé dans le temps. « La loi n’est pas taillée sur mesure puisque, c’est un processus voulu par tous les acteurs politiques depuis la 7ème législature présidée par le président Adrien Houngbédji. C’est une réalité contenue déjà dans la Charte des partis politiques avec la spécificité des partis qui devraient bénéficier de ce privilège », a fait savoir Iquel Anani.